Le projet d’accord de libéralisation des échanges de fruits et légumes entre l’Union européenne et le Maroc montre à quel point la Commission reste sourde au mouvement global des syndicats et des politiques en faveur de la régulation des marchés agricoles.

Ainsi, elle entend augmenter sur 5 ans les contingents d’importation pour la tomate (+22 %), la courgette (+150 %) ou encore le concombre (+140 %). Or, pour ces denrées périssables, la moindre surproduction perturbe déjà fortement les cours : cette nouvelle ouverture de nos frontières ressemble à une provocation, à l’heure où le ministère annonce une baisse de 53 % du revenu des fruitiers et de 34 % pour les légumiers.

Beaucoup des producteurs européens souffrent déjà des distorsions importantes qui existent sur le coût de la main d’œuvre. Il faudrait bien plus que 2 €/heure de la part du gouvernement pour compenser le fait que ce coût au Maroc est sans commune mesure avec celui de la France (jusqu’à 6 fois moins).

La crise d’une gravité sans précédent qui touche tous les secteurs agricoles européens doit trouver sa solution dans un retour au bon sens, avec l’application d’une protection aux frontières de l’Union et la régulation de l’offre (production et échanges) en fonction des besoins des Européens, et non des lobbies de l’import export qui laminent notre agriculture. La PAC doit être réformée en profondeur, et vite.

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