La crise qui secoue les légumes français, espagnols et allemands en particulier, est essentiellement due au battage médiatique et politique inapproprié qui a eu lieu. La Coordination Rurale demande une aide pour les producteurs, victimes de cette « campagne de désinformation ».
Une crise de communication
Les premières déclarations hâtives – et erronées – de l’Allemagne concernant la responsabilité des concombres dans l’épidémie d’E. coli entérohémorragique ont déclenché une crise sans précédent. Depuis, et bien que la non responsabilité des crudités ait été démontrée, les ventes de fruits et légumes frais ont chuté de manière catastrophique ! Il serait plus que temps que les hommes politiques, les hauts-fonctionnaires et les médias adoptent la réserve dans leur mode de fonctionnement !
Des pertes immenses
Les pertes des producteurs annoncées sont d’ores et déjà très importantes : 225 millions € pour l’Espagne, 50 millions € pour l’Allemagne. Les pertes des producteurs français ne sont pas encore chiffrées mais plus de 80% de la production de concombres a été détruite ces derniers jours. Si les légumes sont les plus touchés, les fruits ont également souffert de cette crise par des annulations de commande (abricots par exemple).
Comment réparer le mal ?
Même si l’Europe a annoncé des mesures concrètes d’indemnisation pour les producteurs, la somme annoncée (210 millions €) est insuffisante pour couvrir leurs pertes réelles. En culture sous serre, le bénéfice est réalisé par les dernières tonnes vendues. Que dire lorsque seulement un faible pourcentage de la récolte a été vendu et que le reste a été détruit ? Ce sont des exploitations entières qui sont condamnées si la compensation financière n’est pas faite. La CR demande aujourd’hui réparation pour les producteurs.
Mais il ne suffira pas de continuer à produire, il faudra aussi vendre. Les consommateurs ont perdu confiance dans les fruits et légumes. Face à l’impossibilité budgétaire de FranceAgriMer d’accompagner un plan de communication urgent, la CR demande également à l’Etat français de débloquer des fonds exceptionnels pour contribuer à la campagne de communication d’Interfel et relancer ainsi la consommation de fruits et légumes en redonnant confiance aux citoyens.
