Contractualisation dans le secteur des fruits et légumes :  que vont devenir les marchés physiques ?

Dès les débats relatifs à la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche, la CR alertait les pouvoirs publics sur les dangers de la contractualisation à l’égard des marchés physiques dans le secteur des fruits et légumes. Malheureusement, ses craintes se confirment aujourd’hui !

Dans son avis sur la contractualisation, rendu le 13 décembre dernier, l’Autorité de la concurrence reconnaît elle-même « la difficulté, pour certains métiers, de continuer à fonctionner en direct avec les producteurs » avec un tel mécanisme.
La CR constate que les métiers de grossistes et de détaillants, vont devenir extrêmement difficiles avec la contractualisation. L’essence même de ces métiers est de travailler sur un marché et donc sur la valeur des produits. Certes, tous ces professionnels ne sont pas des anges, mais pourquoi sacrifier une filière économique pour quelques mauvais usages ?

Les détaillants, ainsi que les expéditeurs, achètent au coup par coup, selon la demande des consommateurs*. Ils n’ont pas assez de visibilité pour s’engager, comme l’exige la contractualisation, sur une période de 3 ans. Cette durée nie les réalités des marchés physiques et menace de les tuer. En effet, pour échapper aux contraintes (et à la lourde amende administrative encourue en cas de manquement), les détaillants et les expéditeurs risquent de ne plus acheter leur marchandise à des producteurs français.

Rappelons pourtant que près de 25% de la production de fruits et légumes s’échange en dehors des circuits des centrales d’achat et de la grande distribution. C’est donc un producteur sur quatre qui est menacé par la contractualisation. La conséquence sera terrible : un quart de leur débouché risque de leur échapper alors que la concurrence est déjà dure dans un secteur en crise.

La CR demande au Ministre d’exclure du champ d’application de la contractualisation les marchés physiques, que ce soit pour les fruits et légumes ou pour les autres produits de l’agriculture. A défaut, c’est tout un pan de l’agriculture qu’il condamne à mort !

* pour lesquels tout le monde trouverait saugrenue l’idée qu’ils s’engagent eux aussi à acheter une quantité de produits déterminée pour 3 ans !

 

Contacts presse :
Adeline Delmas – Responsable section fruits et légumes – 06 71 28 05 87
Bérengère Bosi – Chargée de Communication – 06 70 80 99 51

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