La Coordination Rurale (CR), représentée par Florence Gillotin, référente CR sur la gestion des risques, et Marc Saumont, président CR de la Bourgogne-Franche-Comté, va être auditionnée cet après-midi sur le projet de loi portant sur la réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture. La CR tient à rappeler qu’elle s’oppose à ce projet de loi qui n’est autre qu’une généralisation du recours à l’assurance récolte.
« Si l’assurance avait un coût supportable pour les agriculteurs, ils se couvriraient or ce n’est pas le cas. Quand on s’intéresse aux coûts des assurances (10 % du chiffre d’affaires), des franchises (à 20 %), que va-t-il rester à l’agriculteur ? », affirme Florence Gillotin. « Comment peut-on vivre de notre métier quand on sait que l’excédent brut d’exploitation en agriculture diminue inexorablement et que Pacifica et Groupama ont annoncé que leurs cotisations allaient augmenter en 2022 ? »
« La ligne budgétaire de la future aide à l’assurance récolte sur la PAC est de 186 millions d’euros, sachant que l’État a annoncé un fonds à hauteur de 600 millions d’euros, en faisant le calcul, on arrive à moins d’un euro par français par mois pour lui garantir une nourriture saine et française », déclare Marc Saumont. « Autrement dit, les aides de la PAC qui devaient compenser une perte de revenu liée à l’ouverture des marchés, servent une fois de plus à fournir de l’alimentation pas chère au détriment des agriculteurs. Ce que nous voulons ce sont des prix ! »
Ces positions seront défendues lors de l’audition devant le député Descrozaille, rapporteur de la loi. En outre la CR demandera, à l’inverse, un véritable réengagement de l’état via une mutualisation générale des calamités et le financement d’outils de prévention permettant de lutter efficacement contre les aléas climatiques.