Difficile aujourd’hui de ne pas entendre, en allumant la télévision ou le poste de radio, que les prix des aliments vont augmenter.

Pourquoi cette hausse ? Parce qu’en interdisant aux distributeurs de vendre à prix coûtant, cela devrait entraîner l'augmentation des prix de certains produits alimentaires. L’objectif de cette loi alimentation est de « permettre aux agriculteurs d’avoir un revenu digne en répartissant mieux la valeur ». Pour cela nous sommes d’accord, il faut redonner aux agriculteurs un revenu. Leur solution est donc de relever de 10 %, à titre expérimental pour une durée de deux ans, le seuil de vente à perte sur les denrées alimentaires. Cela devrait, selon le gouvernement, favoriser un rééquilibrage des marges en faveur des agriculteurs et des PME...

« Malheureusement, c’est seulement ce que dit la loi et non pas ce qu’elle fera » explique Yohann Quesnel, président de la CR50, « aujourd’hui, nous avons un gouvernement qui mise tout sur ce qu’il appelle le « ruissellement ». Nous avons vu le résultat, les gilets jaunes sont dans la rue, qu’en sera-t-il pour l’agriculture ? À la Coordination Rurale nous avons une solution beaucoup plus simple : définir un prix à la production. En effet, aujourd’hui, nous sommes la seule profession à, en plus de vendre à perte nos produits, laisser nos acheteurs définir le prix d’achat ! C’est une aberration ! À la CR, nous revendiquons également une régulation européenne, une préférence agriculturelle et je vous assure que nous irons bien mieux ».

Les prix vont augmenter pour les consommateurs, c’est la loi, mais cette même loi qui n’impose rien aux transformateurs et aux distributeurs, peut-elle donner des garanties pour les agriculteurs ?

« Non aucune » répond Yohann Quesnel, « surtout que pour la grande distribution la solution est toute trouvée, ils feront des offres spéciales cartes de fidélités et je vous assure qu'il n’y a bien que là que le ruissellement aura lieu.  Plus rien ne nous étonne, surtout lorsque l'on sait que le prix du lait et de la viande "partant de la ferme" n'a pas bougé depuis 30 ans. Que diraient les salariés si on leur n'avait pas augmenté leur salaire depuis 30 ans ? ».

« On nous parle du pastis, du Coca-Cola, de la pâte à tartiner Nutella… Mais ces produits sont loin d’être des éléments moteurs pour les agriculteurs, ce sont plutôt des produits d’appel pour la grande distribution » explique Yvette Lainé, présidente de la CR Normandie, « nous avions été ravis d’entendre parler d’un prix pour nos produits mais nous allons, encore une fois, subir une double peine, celle de voir les marges des GMS augmenter tout comme la rancœur des consommateurs envers les agriculteurs étant donné que l’on entend partout, à tort, que ces augmentations vont revenir dans nos poches… ».

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