Mardi, en fin d'après midi, une délégation de la CR24 - Mouvement Paysan s'est rendue à Périgueux afin d'informer l'administration de la période plus que difficile que traversent actuellement les agriculteurs du département. Eric Chassagne, Président de la CR24-MP, Alain Queyral, vice président et Emmanuelle Chignat, secrétaire, ont porté à la connaissance de la Préfète et de la DDT les mesures à mettre en place d'urgence afin d'aider les agriculteurs.

Toutes les productions agricoles connaissent actuellement une situation très complexe. Le retard du versement des aides PAC, la baisse générale des prix d'achat de leur production entrainent un manque important de trésorerie ; les intempéries puis la sécheresse font que les rendements ne sont pas bons.

Reconnaissance en calamité agricole

Notre département enregistre un important déficit pluviométrique depuis plusieurs semaines. Cette période de sécheresse conjuguée à des températures exceptionnellement hautes pénalisent les rendements en fourrage sur l’ensemble des exploitations mais aussi la vigne, culture généralement non irriguée et implantée sur des sols peu fertiles à faible réserve hydrique . Au-delà de l’impact financier que ces baisses de rendements représentent, la Coordination Rurale 24 – Mouvement Paysan craint plus encore pour les éleveurs qui n’ont pas constitué de stock de céréales pour alimenter leur troupeau. Ainsi, les maïs, essentiellement fourragers dans notre département, présentent des défauts de fécondation et un faible développement végétatif qui se traduiront par une forte baisse des récoltes tant en volume qu’en qualité. Ce manque d’aliments pour le bétail obligera les éleveurs à s’approvisionner à l’extérieur, alors même que les trésoreries sont au plus bas.

C'est pourquoi la Coordination Rurale de Dordogne - Mouvement Paysan a demandé à Mme la Préfète de reconnaître le département en calamité agricole sécheresse afin d’apporter un soutien économique à l’ensemble des agriculteurs.

Des remises fiscales pour soulager les trésoreries

La CR24-MP lui a également demandé de faire preuve de bienveillance et d'accorder des dégrèvements sur les impôts des exploitants (taxe d’habitation, taxe sur le foncier non bâti, impôt sur le revenu) et la suppression de la taxe défrichement et ce pour l'ensemble des productions agricoles. Cette même requête a été adressée par courrier à la Direction des Finances Publiques.

La libéralisation du commerce des céréales

Elle constitue une nécessité impérieuse pour permettre à chacun de mieux valoriser son produit et d’optimiser ses coûts de production. Permettre à un éleveur et un producteur de « négocier » directement entre eux, c’est permettre à l’éleveur de gagner en compétitivité et c’est rendre au producteur le droit de vendre à qui il veut, liberté que peu d’autres acteurs économiques, agricoles ou non, accepteraient d’abandonner.

Crise de l'élevage

Lait : un accord très insatisfaisant

Aujourd’hui, la crise est profonde, les trésoreries plus exsangues et un accord est signé à 275 € pour la moyenne annuelle 2016 ! Au lieu de les défendre, cet accord condamne les exploitations les plus fragiles à cesser leur activité. Pour couvrir les charges à produire 1 000 litres de lait est de 350 €, hors rémunération du travail. A 450 €, le producteur n’a plus besoin d’aides. Avec cet accord, il va devoir poursuivre ses démarches pour faire valoir ses droits au revenu d’activité et tenter de survivre.

Bovin viande : que leur reste-t-il ?

Les éleveurs bovins viande ont déjà beaucoup perdu avec les deux dernières réformes de la PAC (transfert des paiements découplés, transfert de la PMTVA vers l’ABA, suppression de l’aide engraissement…) ; il faut mettre fin à ce régime sec dans un contexte de prix à la production trop faible.

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