A Nantes, le mardi 28 juillet, une trentaine d'agriculteurs ont attendu avec une banderole et drapeaux devant la préfecture pendant qu'une délégation de six éleveurs représentant les productions mises mal rencontrait le Préfet et le directeur adjoint de la DDTM. Leur revendication principale : des prix rémunérateur pour vivre et non plus survivre !

La délégation de la CR44 a expliqué au préfet et à la DDTM que le plan d'urgence du ministère de l'agriculture n'est qu'un plan de survie. Il est nécessaire de mener une refonte totale des politiques agricoles françaises et européennes.

Voici le discours formulé par Catherine Laillé, présidente CR44, à cette occasion :

"Depuis le début de l'été, les éleveurs  en plein désarroi ne décolèrent pas et continuent à manifester  partout pour dénoncer les  bas prix agricoles qui laminent les élevages les uns après les autres. De nombreux éleveurs sont au bord du gouffre et les jeunes sont étranglés par les dettes.

 C'est insupportable !

Pour expliquer ce désastre, il faut remonter à la PAC de 1992 « politique de  baisse des prix compensée par des aides ». Politique agricole voulue et écrite dans le Xème plan par les chefs du syndicat majoritaire. Il ne faut pas l'oublier. C'est justement pour empêcher cette politique que la Coordination Rurale est née.

Tous ceux qui manifestent ont raison. Il faut faire le ménage :

Les Industries Agro-alimentaires nous marchent dessus et récupèrent toutes nos plus-values,
certaines coopératives ont oubliées que leur but est de défendre les intérêts de leurs producteurs en payant les produits au dessus des coûts de production
les GMS en profitent pour s'octroyer des marges abusives
et les politiques nous rajoutent dossiers sur dossiers, des directives en tous genres, des contrôles sur tout et nous privent de notre liberté d'entreprendre.

Nous ne pouvons pas non plus nous satisfaire des 24 mesures annoncées en urgence par le ministre S. Le Foll. C'est un plan de survie.  Encore des dossiers à remplir pour toucher combien, quelques euros dans quelques mois ? Ce ne sont pas non plus, les prix du lait, des bovins ou du porc décidés ses derniers jours sur un coin de table qui vont nous rassurer. Nous savons tous que ça ne tiendra pas si le système actuel ne change pas.

C'est une vraie révolution qui passe par une refonte complète de la politique agricole française et européenne qu'il nous faut.


La Coordination Rurale, force de propositions  demande :
la mise en place d'outils de régulation pour réorganiser les marchés et ainsi permettre des prix supérieurs aux coûts de production
la reconquête du marché intérieur et un étiquetage clair des viandes fraîches et des produits transformés
la répartition des marges dans les filières agro-alimentaires
l'harmonisation des charges sociales, fiscales et environnementales entre les différents pays de l'Union européenne
le remplacement des cotisations sociales par la TVA sociale pour redonner de la compétitivité
l'exception agri-culturelle pour sortir l'agriculture du marché mondial et revenir à la préférence communautaire.
La relance de l'agriculture par des prix rémunérateurs  ne coûterait pas plus cher aux consommateurs puisque les produits agricoles ne représente que 8 % du panier de la ménagère. Il suffirait de peu. Sachant par exemple, qu'un Français consomment en moyenne 32 Kg de viande de porc par an, une augmentation de 20 cts/kg n'engendrerait qu'une hausse infime de 6,40 euros sur l'année et cette démonstration est valable pour l'ensemble des productions.

 Nous savons que le combat est loin d'être fini. Aux éleveurs d'ici et d'ailleurs syndiqués ou pas peu importe, à tous ceux qui comme nous crient leur colère depuis des semaines, battons-nous en même temps  dans le mêmes sens  pour que les élus politiques nous entendent et prennent enfin leur courage à deux mains pour sauver l'élevage et les éleveurs."

Le 24 juillet,

Catherine LAILLE

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