Face au risque de contamination des eaux souterraines par les produits de dégradation, l’Anses a annoncé avoir engagé une procédure de retrait du S-métolachlore le 15 février dernier. Le S-métolachlore est un herbicide utilisé notamment sur maïs, sorgho, soja… La Coordination Rurale (CR) et France Grandes Cultures (FGC) s’interrogent sur les véritables risques et constatent que les agriculteurs sont, une fois de plus, laissés sans alternatives.

 

Quels risques pour quels dosages ?

Il va de soi que, si l’Anses a de vraies bonnes raisons et que le danger est réel et sérieux, cet herbicide ne peut pas être sur le marché.
Mais… Il ne viendrait à personne l’idée de vouloir interdire la pilule contraceptive malgré ses effets perturbateurs endocriniens connus, et l’impact sur les milieux aquatiques.
Si c’est juste que le dosage dépasse d’une virgule, alors l’interdiction de cette substance n’est pas une solution. Dans la mesure où il ne reste plus que trois herbicides sélectifs, l’année suivant l’interdiction, ce seront les deux autres qui seront trouvés en excès. Faudra-t-il aussi les interdire à leur tour ?
La CR et FGC rappellent que la diversité des substances actives permet de réduire les risques de résistances, c’est essentiel pour la protection des plantes.

 

Une surtransposition franco-française

« Nous assistons une fois de plus à une surtransposition franco-française », s’insurge Damien Brunelle, président de FGC « les autres pays du monde et de l’Union européenne vont continuer de l’utiliser ! Cette interdiction sans alternative efficace, nous subissons une nouvelle distorsion de concurrence puisque les importations avec ces substances continueront à arriver sur le territoire. Si la France était cohérente, elle interdirait toutes les importations en provenance de pays qui utilisent cette molécule. »

Dans la même catégorie

Grandes cultures
Grandes cultures
Grandes cultures
Économie