La Coordination Rurale de l’Hérault s’est réunie en Assemblée générale le 30 mars dernier au lycée agricole Bonne Terre à Pézenas, en présence de Max Bauer, membre du comité directeur de la CR.

Les discussions ont rapidement porté sur l’inquiétude des viticulteurs face aux importations massives de vins en provenance d’Espagne. Beaucoup de producteurs de vrac du bassin Languedoc-Roussillon n’ont pas vendu leur production. Ce bassin n’est pas le seul bassin viticole à subir la crise…

La fonction publique, qui devrait donner l’exemple, consomme 1 million d’hectolitres de vin espagnol dans ses cantines ! Entre 2014 et 2016, les importations ont augmenté de près de 900 000 hectolitres. Cette année en France, la récolte a été faible mais les vins espagnols, eux, sont massivement entrés sur le territoire. Les organismes de défense et de gestion (ODG) ne devraient plus financer les entreprises important des vins espagnols. Ces entreprises utilisent le financement de campagnes publicitaires pour promouvoir une marque de vin, puis développent une marque - dont le nom est quasiment similaire - mais cette fois composée de vins espagnols.

Les participants sont revenus sur le scandale de la MSA du Languedoc qui envisage de déménager son siège actuellement situé place Chaptal pour acquérir des locaux dans le quartier du Millénaire, qui seront trop petits pour accueillir l’ensemble des salariés et ne disposent pas de parking. Comment une poignée d’élus dirigeants peut-elle valider de telles décisions alors même que les agriculteurs subissent une crise profonde et que nombre d’entre eux devront cesser leur production ?

La nouvelle PAC s’oriente vers la mise en place de systèmes assurantiels. L'obligation n'est pas aujourd'hui à l'ordre du jour mais il n'est pas exclu qu'elle y vienne. Sa mise en place nécessite un historique de l’exploitation avec rendements et prix de vente. Pour bénéficier de soutien financier, à travers la PAC, le seuil de déclenchement et la franchise sont de 30 %. Ces taux seront prochainement abaissés à 20 %. Les primes d'assurances constituent une charge supplémentaires élevée pour les agriculteurs. Ces dernières années, les départements du Sud sont frappés par la sécheresse, les références historiques, et donc les capitaux assurés, sont  affaiblis. Derrière la mise en place de ce système assurantiel, se profile la disparition du Fonds national de Garantie des calamités agricoles.  Même si celui-ci était imparfait, il constituait un filet de garantie. Le système d'épargne de précaution comme la DPA (déduction pour aléa) est plébiscité par la CR, car il permet aux agriculteurs de s’épargner l’ensemble des frais de fonctionnement. Cependant, la CR souhaite un assouplissement des règles d’utilisation de cette épargne de précaution, afin que les sommes bloquées ne soient plus fiscalisées au bout de 7 ans et que leur champ d’utilisation soit élargi.

Les discussions se sont poursuivies autour d’un apéritif convivial où la présence de tout vin espagnol était bannie.

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