La préfecture a convié l’ensemble de la profession viticole pour une cellule d’urgence qui s’est réunie vendredi 29 septembre 2017. Pascal Marié représentait la Coordination Rurale de l’Hérault. La réunion a débuté par un état des lieux de la production suite aux vendanges : cette récolte, marquée par des épisodes de gel et par la sécheresse, s’annonce comme historiquement faible.

 

Les mesures annoncées

La MSA a avoué avoir une marge de manœuvre limitée. Une enveloppe de 160 000 € est disponible pour venir en aide aux exploitants les plus fragiles financièrement. Mais compte tenu du nombre important des dossiers, l’aide octroyée ne sera que de 200 € par exploitant, alors que les pertes sont considérables.

En ce qui concerne la taxe sur le foncier non bâti (TFNB), a été présenté le système bordelais de classement des exploitations par pourcentage de perte. Ce repérage par palier permet ensuite de définir le taux de dégrèvement appliqué par l’administration. La Direction générale des finances a indiqué être toujours en attente des consignes du préfet. Dans un premier temps, les formulaires de demande de report de la TFNB au 31 décembre devraient parvenir aux exploitants. Les possibilités de dégrèvement seront ensuite étudiées au cas par cas.

L’Inspection du travail a informé les participants qu’il était possible, comme pour le BTP, d’activer le chômage partiel pour les salariés. Pascal Marié a toutefois rappelé que le chômage partiel est possible pour une perte de chantier, mais qu’en cas de perte de récolte, les travaux sur les vignes sont toujours aussi importants.

 

Qu'ont dit les autres syndicats ?

La FDSEA a demandé le dégrèvement de la taxe foncière sur le non bâti. Les JA ont insisté sur la mise en place de mesures particulières pour les jeunes sans en citer. Il n’y a pas de changement : toujours les mêmes discours resservis chaque année… La Confédération paysanne et le Modef ne se sont pas exprimés.

 

Les propositions de la CR en matière d’irrigation

Un consensus existe sur le fait que la récolte est en baisse du fait de l’épisode de gel. Cet aléa est exceptionnel et doit donc bénéficier de mesures ponctuelles exceptionnelles. En revanche, la sécheresse subie par le vignoble est récurrente. La CR34 ne cesse de le marteler : la meilleure assurance récolte pour notre agriculture méditerranéenne, c’est l’irrigation ! Le Conseil départemental a lancé une étude des besoins en eau et des possibilités de capter l’eau. La conclusion de cette étude sortira en juin 2018. Dans le même temps, le Conseil régional a demandé à l’Union européenne la possibilité de pouvoir irriguer 6 000 hectares sur la région Occitanie. Une demande complémentaire pour 4 000 hectares a été effectuée. Mais qu’est-ce que 10 000 hectares face aux 814 500 hectares de céréales, 317 300 hectares de cultures fourragères et 270 000 hectares de vignes que compte l'Occitanie ?

Pour la CR, l’État doit s’engager dans la mise en place de grands projets d’infrastructures permettant l’irrigation, que les agriculteurs à leur échelle ne peuvent pas entreprendre. Lorsque la volonté politique est là, rien n’est impossible. A titre d’exemple, dans le département du Lot-et-Garonne où la chambre d'agriculture est gérée par la Coordination Rurale, 100 retenues d’eau ont été réalisées en 1 an !

 

Stop aux importations massives

Le sujet des importations massives de vins étrangers n’a été évoqué à aucun moment lors de la réunion. Pour la CR, ce problème n’est pas réglé. Et même si le cours du vin espagnol augmente, cela ne bénéficiera pas aux vins français qui seront toujours plus chers car soumis aux contraintes proprement françaises, qu'elles soient environnementales, fiscales, salariales ou dues à la multiplicité des contrôles. D’ailleurs, l’Association agricole des jeunes agriculteurs espagnols a révélé des fraudes menées par une dizaine de vignobles espagnols qui ont augmenté leur volume par l’ajout de saccharose. Des pratiques qui sont bien entendu de nature a déstructurer le marché.

Pour la CR, l’ensemble des mesures présentées ne sont que des mesurettes qui ne résoudront rien. Ce type de réunion permet simplement de communiquer sur le fait que l’administration fait quelque chose plutôt que pour défendre véritablement l’agriculture. En somme, on se contente de se réunir pour constater les dégâts plutôt que pour résoudre les problèmes...

 

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