Partie du défilé des pancartes représentant des chèvres dans le virage Sud du stade Vélodrome pendant le match OM-Girondins de Bordeaux, la Coordination Rurale Provence-Alpes-Côte d’Azur avait répondu aux South Winners par un texte rempli d’humour. Cette galéjade s’était terminée par une bonne action pour une éleveuse avec la remise d’un chèque de près de 4 000 €. Un an après, la CR Paca a retrouvé Annabelle.
Comment est né votre projet d’installation ?
Il s’agit d’un projet vieux de 20 ans ! A 17 ans, j’ai eu l’opportunité de découvrir le métier en Ardèche où je suis restée deux ans dans une exploitation de chèvres et faisant du fromage. C’est de là que la passion est née. De retour dans les Alpes, j’ai rencontré une personne qui possédait un élevage de chèvres viande et je me suis donc occupée de l’exploitation tout en ayant un autre travail à côté. Je l’ai fait pendant plusieurs années mais le projet de s’installer seule n’était pas bien loin ! Pour des raisons personnelles, j’ai été obligée de vivre trois mois sans brebis et je me suis rendue compte que je ne pouvais pas vivre sans un troupeau. Et le projet d’installation a donc vu le jour !
Pourquoi êtes-vous passée par la plate-forme Miimosa pour le financer ?
Accepter la Dotation jeune agriculteur (DJA), c’était rentrer dans un système qui ne me correspondait pas. La chambre d’agriculture du département voulait quelque chose de plus gros et ce n’est pas ma vision de l’agriculture. Surtout qu’accepter la DJA, c’est accepter aussi des contraintes totalement absurdes ! Je suis tombée un jour par hasard sur un article parlant de la plate-forme Miimosa et j’ai pris la décision de m’y inscrire pour me permettre de faire la fromagerie.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez eu à faire face et que vous n’imaginiez pas aussi importantes en montant le projet ?
Je ne pensais que la rénovation d’un bâtiment existant était si compliquée : présence d’eau, nécessité de faire des drains… C’est beaucoup de travail et c’est très coûteux !
Quelle a été votre réaction quand les South Winners et la CR vous ont remis le chèque de 3 923 euros ?
J’ai été très touchée par cette solidarité et cette une véritable chaleur humaine. C’était une super belle journée de rencontre, qui m’a permis de m’exprimer sur ce que je voulais vraiment faire. Ce jour-là, j’ai pris conscience que mon projet était possible.
Qu’a-t-il permis de financer ?
Principalement les travaux de gros œuvre de la fromagerie comme la location de mini-pelle, l’achat de ciment…