Emmanuel Macron s'est rendu ce mardi 12 janvier dans l'Eure pour visiter le site de fabrication des moteurs des fusées d'ArianeGroup à Vernon, puis une ferme spécialisée en agro-écologie, sujet d’actualité qui fait suite au sommet de lundi sur la biodiversité, a annoncé l'Elysée.

En marge de ce déplacement, une délégation de la Coordination Rurale de l'Eure (CR 27) a été reçue par deux représentants des ministres de l'Agriculture et de l’Environnement. Ce fut l’occasion d’échanger sur des thématiques importantes pour le monde agricole.

Lors de ce déplacement, le président de la République a annoncé qu’il fallait réconcilier l'agriculture et l’environnement, en prenant l’exemple du soja brésilien : « Continuer à dépendre du soja brésilien, ce serait cautionner la déforestation de l’Amazonie. Nous sommes cohérents avec nos ambitions écologiques, nous nous battons pour produire du soja en Europe ».

« Nous sommes d’accord avec ce constat, évidemment », explique Jacques Lamiot, président de la CR 27. « Il nous faut un plan protéines avec une dimension européenne. Faire du franco-français serait absurde, nous sommes depuis presque 60 ans dans un marché européen et sur une politique agricole commune, nous devons privilégier l’Europe. Un véritable plan protéines doit avoir comme objectif d’accroître les surfaces en oléoprotéagineux de 4 Mha pour que ces productions représentent au moins 25 % des grandes cultures de l’UE. Les surfaces en légumineuses fourragères doivent également croître de plusieurs millions d’hectares. Pour y arriver, d’une part, il ne faut plus laisser les lobbies des sociétés d’import-export de grains et d’aliments du bétail déstructurer l’agriculture européenne. D’autre part, il est indispensable de renégocier les accords commerciaux qui nous interdisent ce redressement ».

Les représentants de la Coordination Rurale de l’Eure se sont dits satisfaits de cet entretien, avec des conseillers à l’écoute et qui connaissaient très bien les problématiques agricoles. « Nous restons prudents sur les rapports entre l’environnement et l’agriculture », conclut Jacques Lamiot. « On nous dit que notre métier est essentiel à la survie de l’Humanité, mais nous sommes de plus en plus désignés comme les coupables d’un nombre croissant de désastres. Depuis des siècles, nous cultivons le vivant dans la durée, nous sommes et devons rester les premiers ambassadeurs de la nature ».

Dans la même catégorie

Normandie
Normandie
Bretagne
CR 27