Le Sud-Ouest a vécu une nouvelle période de sécheresse cette année. Les conséquences pour l’agriculture sont encore une fois terribles, notamment dans les lieux où aucun stockage n’a pu être mis en place, et pour la nature également. Les pays européens dans leur ensemble l’ont compris et construisent de nombreuses retenues pour… stocker l’eau de l’hiver pour l’été ! Mais en France, chers amis, l’affaire est tout autre. Nous avons des associations et des élus politiques qui se disent écologistes et qui, depuis leurs bureaux climatisés des capitales régionales ou depuis Paris, savent mieux que les locaux ce qui est bon ou mauvais. Et nous en avons un exemple dans le Lot-et-Garonne en ce moment avec le projet de lac de Caussade...

Pourquoi ce projet de lac de Caussade ?

Dans le Lot-et-Garonne, une politique volontariste de la Chambre d’agriculture a permis la construction de plus d’une centaine de retenues. C’est dans ce département que coule le Tolzac. Enfin, coule… L’été, son débit se réduit maheureusement très fortement. D’où l’idée née voilà près de 20 ans de réaliser une retenue pour permettre de maintenir un débit raisonnable toute l’année, pour maintenir les conditions de vie de la faune et de la flore tout au long du cours d’eau, et pour permettre une agriculture diversifiée en aval de la retenue.

Il y a trois ans, la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne et le Syndicat départemental des collectivités irrigantes (SDCI) ont donc lancé la procédure en vue de la construction de cette retenue.

Après des mois et des mois d’études géologiques, pédologiques, physiques, hydrologiques, hydrauliques, mathématiques, écologiques, etc. , le dossier a finalement été validé par les services de l’État ! Il a ensuite fait l’objet d’une enquête publique que le commissaire-enquêteur a conclu par un avis favorable sans aucune réserve.

Professionnels de tous bords, responsables politiques et administration impartiale, ont donc unanimement jugé nécessaire la création de cette réserve. Mais c’était sans compter sur quelques associations prétendument écologiques et quelques élus qui n’ont prouvé là que leur mépris démocratique et leur méconnaissance du dossier.

Qu'est-ce qui bloque ?

Le 29 juin, se basant sur le feu vert de l’administration locale, la Préfète du Lot-et-Garonne a délivré un arrêté portant autorisation de la création et exploitation de la retenue d’eau collective « de Caussade ».

France Nature Environnement, la Sepanso et la SepansLog se sont empressés d’attaquer l’arrêté au Tribunal administratif. Comme d’habitude, serait-on tentés de dire.

Mais quelle ne fut pas notre surprise de voir un courrier signé Stéphane Travert et François de Rugy, juste avant son voyage en hélicoptère dans les Pyrénées, qui demandait à la Préfète de revenir sur son autorisation. Pourquoi ne pas laisser les services de l’État défendre leur projet et leur travail ?!

Quelle ne fut pas non plus notre surprise de voir également un élu du Conseil régional indiquer que la collectivité ne participerait pas à ce projet, préférant personnellement, lui qui semble savoir mieux que toute l’Administration du Lot-et-Garonne réunie, utiliser l’argent public pour « réorienter le modèle agricole ». Mais, Monsieur le Conseiller régional, justement : si nous avons des réserves d’eau, nous pourrons le réorienter ! Réorienter un système agricole sans eau, quand on y pense…

Vous trouvez ça dingue ? Nous aussi !

Il faut donc apprendre à ces gens-là que toutes les plantes ont besoin d’eau ! Pas que le maïs sur lequel ils se focalisent sans cesse alors qu’il ne représente même pas 10 % de la surface agricole utile en France. Les 90 % restants ont besoin d’eau. Alors les paysans que nous sommes tentons de faire en sorte de stocker l’eau qui tombe en hiver pour pourvoir arroser les plantes l’été parce que le cycle de l’eau que nous apprenons tous en primaire, et sur lequel certains sont semble-t-il bloqués, n’est pas exactement et parfaitement régulier et exactement et parfaitement conforme au petit schéma dessiné dans le bouquin de Fernand Nathan… Pour nous, c’est du simple bon sens. Comme le souhaitent les amoureux de la nature que nous sommes tous, et même si FNE se plaît à dire le contraire, nous faisons en sorte de maintenir les équilibres écologiques. Notre lieu de vie et notre travail dépendent de cet équilibre. Et puis, entre nous soit dit, pas question de gigantisme : nous tentons de réaliser des retenues à bonne taille, adaptées à la réalité du terrain.

Un signe que nous avons affaire à des jusqu’au-boutistes : Maryse Combes, élue EELV au Conseil régional de Nouvelle Aquitaine, est elle-même gênée par le recours et les arguments utilisés par la Sepanso et la SepanLog…

Le vrai du faux

Certains s’opposent à la construction en utilisant des arguments totalement fallacieux, voire parfois totalement erronés. Désirent-ils ainsi saboter des années de travail et d’études validées par une administration rigoureuse ?

Certains comparent la retenue de Caussade avec celle de Sivens alors que le projet est 50 % plus petit.

N’en déplaise aux détracteurs, les maraîchers et les agriculteurs quels qu’ils soient ne sont pas un simple « prétexte » ou une « caution » !

Le bassin versant ne contient pas 728 retenues d’eau - ou même 6 000 comme le dit une juriste de FNE - mais seulement 135 !

Le lac de Caussage anéantirait des espèces protégées. Faux : toutes les précautions sont prises pour les sauvegarder.

La presse en parle

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