verre-vin

Vous savez comme moi que la règlementation bruxelloise n’évolue que sous l’action du harcèlement des dirigeants européens par les lobbys divers, c’est la profession la mieux représentée à Bruxelles! Il y a à Bruxelles autant de lobbyistes que de fonctionnaires décisionnaires. Comment peuvent-ils résister ?

Dans notre affaire, il n’y a pas eu besoin de secouer très fort les lobbys hygiénistes et antialcooliques pour agir, ils ont malheureusement un pouvoir de nuisances sans mesure, d’autant que dans cette affaire ces gens me semblent totalement manipulés. En effet on voit, aujourd’hui, les moyens de collage de nos vins se réduire comme peau de chagrin, après le sang de bœuf et la gélatine pour cause de vache folle. On veut essayer de nous limiter l’usage de la caséine, du blanc d’œufs, la colle de poisson et d’autres, à quand la bentonite? Il ne faut pas oublier que la plupart de ces produits sont en usage dans le vin depuis plusieurs « milliers d’années », et qu’en plus ils sont éliminés avant la commercialisation. Voilà que, du jour au lendemain, la décision est prise de les déclarer dangereux à utiliser, alors qu’ils sont tirés de produits naturels et en usage courant dans la consommation quotidienne. Je connais des personnes allergiques au dernier degré au lait, qui consomment mes vins traités à la caséine, depuis des années, sans aucun effet. Cela, bien sur, ne peut faire office de référence scientifique. Par contre, je crois savoir qu’il n’y a, à ce jour, aucune démonstration scientifique de relation de cause à effet sur ce sujet. On agite là le drapeau du sacro-saint « principe de précaution ». Que l’on m’explique alors pourquoi on est en train de revoir, en ce moment, l’usage des farines animales dans l’élevage pour la production de viande bovine, alors que les scientifiques nous ont prouvés par A+B, il y a vingt ans, leurs responsabilités dans la maladie Creutzfeld-Jacob. Nous avons bien là deux poids et deux mesures, dont une au moins n’a pas de support scientifique sérieux!

Personnellement, je me suis posé la question de savoir à qui profite cette politique de production vinicole, il me semble avoir une idée sur la question. En effet, aujourd’hui, le seul produit dont on ne parle jamais et qu’il nous reste, pour ne pas avoir à faire mention des allergènes, c’est la PVPP. Cette molécule compliquée est directement issue de l’industrie pharmaceutique, elle sert de support aux matières actives dans les remèdes. Quand on a compris cela on touche du doigt la puissance des lobbys pharmaceutiques sur le lobby vinicole.

Nous avons là, l’exemple type du produit industriel dont la fabrication et surtout l’élimination ne sont certainement pas sans effet sur la nature. Les laboratoires pharmaceutiques ont trouvé dans la vinification et la brasserie un usage potentiel pour cette molécule, dont personne ne connait les effets à long terme sur le corps humain, vous me direz que là aussi elle est éliminée avant la commercialisation. En fait, cette molécule est la polymérisation de la PVP dont les effets cancérigènes sont connus, mais son polymère serait « dit-on » parfaitement stable et sans danger, toujours est-il que la PVPP est interdite d’usage au Japon et serait interdite d’usage en vinification bio.

L’usage de cette mention des allergènes sur nos étiquettes place une forme d’indignité illégitime sur une tradition vinicole multiséculaire. Je peux parler en mon nom (naissance de notre vignoble en 1523) et en celui de nombreux homologues. On en arrive à cette absurdité, où nos dirigeants qui voudraient que l’ont fasse des produits les plus naturels possibles, nous forcent à utiliser un produit industriel au détriment de produits qui, eux, sont naturels. On marche sur la tête (déjà depuis longtemps d’ailleurs) ! Et l’écologie dans tout ça !

Il faut arrêter ces fou(x) de Bruxelles, ils réfléchissent et fléchissent comme des légumes, au mauvais vent de la pression des lobbys. L’unique cohérence politique que je leur reconnais, est de vouloir concentrer nos exploitations surtout « art »isanales pour les transformer en industries. La méthode la plus efficace pour cela reste le règlementaire à outrance, ils y arrivent ! J’en veux pour preuve le dernier recensement agricole et viticole, la dernière réforme de l’INAO en est aussi un exemple criant d’efficacité dans ce domaine. Qui réagira ?

François DUMON

 

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