Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'élevage : réforme de la PAC, négociations commerciales avec les États-Unis et le Canada, comptes de l'Agriculture, … Face à tout cela, les intérêts personnels priment sur l'avenir des producteurs. Il n'y a pas besoin de regarder bien loin pour le constater.

Tout près de chez nous, le président de la Chambre d'agriculture de Normandie décrète une suspension de séance lors de la dernière session pour rappeler à l'ordre toutes ses troupes et être sûr de se voir attribuer un poste au CESER.
Face à autant de clientélisme, chacun d'entre nous doit garder un moral d'acier pour ne pas baisser les bras, comme lors des négociations de la réforme de la PAC

L’élevage ne sera pas le grand gagnant de la PAC.
En tant que président de la section viande de la CR, j'ai eu la « chance » de participer courant novembre aux réunions de concertations sur la réforme de la PAC. Je dis la chance car les positions de la FNSEA, et de la FNPL en particulier, sont tellement ridicules, que cela en devient risible.
La CR s'est présentée à ces réunions pour sauver ce qui peut encore l'être. Ce n'est pas notre PAC, loin s'en faut, mais il faut tout de même essayer d'en sortir le moins mauvais.
J'ai eu l'occasion de m'exprimer de nombreuses fois sur ce sujet depuis les annonces de F Hollande lors du derniers Sommet de l’Élevage, et chaque nouvelle réunion, chaque nouvel article, … me confortent. Non, la réforme de la PAC n'est pas en faveur de l'élevage. Il faut se sortir cette mascarade de la tête. Parmi les éleveurs, certains y gagneront, d'autres y perdront, mais au final, le bouleversement sera tel que tous y perdront. A mon sens, le verdissement et la convergence des DPU auront un impact négatif plus fort que la revalorisation de l'ICHN, pour ceux qui pourront en bénéficier. Dans des zones intermédiaires comme les nôtres, la perte sera lourde, en particulier pour les naisseurs-engraisseurs et les laitiers intensifs. Il est primordial de tenir un discours de vérité.

La répartition des aides directes : une foire d'empoigne !
Les 13 % du budget de la PAC que Bruxelles, dans sa grande mansuétude a laissé à disposition des états membres sont tout simplement un outil de diversion à la disposition des politiques pour nous faire avaler une réforme catastrophique de la PAC. Rien de plus
Au sein de la CR, nous avons milité pour un découplage total assorti d'outils de régulation pour que la rentabilité économique intrinsèque des productions redevienne l'outil de pilotage de nos exploitations et de la filière en général. Au lieu de cela, nous sommes contraints d'assister à un combat de rue pour attribuer les aides couplées. Dans toutes les négociations, l’intérêt des producteurs a laissé la place aux basses manœuvres de la FNSEA qui tente de sauver le peu de crédibilité qui lui reste.
Dans ce jeu nauséabond, la Palme d'Or revient à la FNPL. Contrairement à l'OPL qui a établi des propositions pour préparer l'après quotas, la FNPL a choisi une stratégie beaucoup plus simple, voire même simpliste, qu'elle a expérimentée à de maintes reprises. Prendre une partie, la plus grosse possible bien sûr, des enveloppes dédiées aux vaches allaitantes pour encourager un restructuration accélérée des élevages laitiers. Plus ils seront gros, moins ils seront nombreux et par conséquent, plus ils seront facile à livrer à la filière.

Entre la FNPL qui veut manger à tous les râteliers, Coop de France qui pousse pour une contractualisation obligatoire et Xavier Beulin qui ménage en apparence la chèvre et le choux pour continuer à dilapider l'agriculture française tout en s'en mettant plein les poches ; heureusement pour la FNSEA, le ridicule ne tue pas.

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