Ce jeudi 25 janvier, la Coordination Rurale de l’Orne s’est mobilisées au péage de la dentelle pour une opération escargot jusqu’à la préfecture d’Alençon. Objectif : exprimer un ras le bol général.
« il y avait plusieurs messages à faire passer lors de cette journée d’action », explique Thierry Coupey, président de la Coordination Rurale de l’Orne, « tout d’abord, les normes environnementales qui nous étouffent et l’impossibilité de retourner les prairies. Notre présidente de région, Yvette Lainé, l’a bien exprimé en prenant l’exemple d’une exploitation laitière qui s’arrête, ce qui arrive de plus en plus souvent, dont les prairies sont voués à disparaître pour partir en culture. Mais comme il est désormais interdit de les retourner. Que fait-on de la terre ? De la friche ? C’est le chien qui se mord la queue et nous, on reste avec ce sentiment d’être toujours pointé du doigt, comme le méchant de l’histoire. Nous avons dénoncé également le nombre de normes et de contrôles qui nous accable. Trop d’administratif tue l’administratif, ce que je faisais en deux heures avant, je dois aujourd’hui bloquer une journée complète pour remplir des dossiers d’une complexité parfois incompréhensive. Certains sont obligés de faire appel à des prestataires extérieurs pour effectuer ces tâches. Conséquences, ce sont des charges en plus dans un contexte financier tendu. Puis, nous ne sommes pas devenus agriculteur pour passer mon temps dans un bureau ! Nous voulions également insister sur notre revenu qui est trop souvent insuffisant pour vivre. A la Coordination Rurale ce que nous demandons depuis des années, c’est vivre dignement de notre métier et ne pas se tirer un salaire de 300 € pour 70 heures de travail par semaine ! Le malaise est partout, une agricultrice présente dans le cortège nous a expliqué qu’autour de son exploitation, il y a eu trois suicides, cette situation n’est pas acceptable. C’est pour tout cela que nous sommes sortis de nos fermes pour exprimer notre colère ».
