Quelques jours avant la visite du silo de Dunkerque par les participants aux États généraux de l’alimentation des Hauts-de-France du mercredi 20 septembre, la CR des Hauts de France a rencontré les responsables de Nord céréales pour leur faire part de son inquiétude sur le modèle « objectif export » que leur Sica projette de développer.

La Coordination Rurale des Hauts-de-France alerte aujourd’hui sur la vision erronée dans laquelle les EGA sont dirigés et selon laquelle le revenu des agriculteurs s’améliorerait par le positionnement de nos productions, notamment de blé, sur un créneau qualitatif élevé pour satisfaire les besoins des pays où nous ne sommes pas encore exportateurs.

« Quelle organisation collective et quelles actions concrètes pour améliorer la qualité des produits destinés aux différents segments de marchés, en partant des attentes des différents clients, et en augmentant la valeur ajoutée à chaque maillon de la chaîne en France ? »

Telle est la question à laquelle doivent répondre les participants aux EGA des Hauts-de-France et à laquelle la démarche « objectif export » de Nord Céréales ambitionne d’y répondre. Or, pour la CR des Hauts-de-France, mieux rémunérer les agriculteurs à travers la philosophie de la vocation exportatrice est une illusion. Elle irrigue la politique agricole menée depuis 30 ans en France, avec les dégâts que chacun peut constater au quotidien.

« Les négoces et coopératives poussent les agriculteus en ce sens dans l’idée que le salut viendrait de l’export, indique Jean-Louis Fenart, Vice-Président de la CR des Hauts-de-France. Augmenter la qualité induira nécessairement une augmentation des coûts de production . Or, ceux-ci actualisés (fiscalité, réglementations phytosanitaires, charges sociales...) ne nous permettent déjà pas aujourd’hui de nous confronter aux moins-disants sur des marchés internationaux ! »

Des solutions techniques potentielles peuvent être envisagées avec des engrais retard ou de la génétique adaptée bien protégée mais pour peu que la météo s’en mêle, la faisabilité n’est pas garantie. Nous ne croyons pas pas à l’augmentation de la marge de culture ; au contraire, nous y voyons un risque certain dans une forme d’engagement que l’agriculteur assumera seul.

La semaine dernière, lors de la rencontre avec les responsables de Nord céréales, la CR des Hauts de France, a fait part de ses inquiétudes sur le modèle que leur Sica projette de développer.

Pour argumenter notre questionnement, nous avons attiré l’attention des responsables de la coopérative sur trois points :

  • La fertilisation azotée sur nos céréales sont imposées par des limitations des plans nitrate qui deviennent de plus en plus contraignantes.
  • En blé, pour une génétique donnée, les qualité et quantité sont toujours corrélées négativement. Il est donc très probable que l’un des deux ne soit pas au rendez-vous.
  • Les programmes de protection fongicides sont de plus en plus restrictifs et coûteux.
 

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