Le 11 juillet dernier, Jean-Luc Allain représentait la Coordination Rurale des Hauts-de-France à la réunion du groupe de concertation pour l’élaboration du nouveau Programme d’actions régional « nitrates » (PAR), organisée par la Dreal.

Le PAR est la traduction régionale de la directive européenne dite « nitrates ». Il définit les pratiques agricoles permettant de protéger les eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole en zone vulnérable (toute la région…). Le PAR Hauts-de-France devra s’appliquer à compter de la campagne culturale 2018/2019.

En tant que syndicat agricole représentatif, la CR se doit d’être présente au sein du groupe de concertation « nitrates », mais elle considère que le zonage « zones vulnérables » ne repose pas sur une réelle dégradation de la qualité des eaux. En outre, aucune étude scientifique ne certifie qu’une présence de nitrates pose des problèmes sur la santé humaine. Bien au contraire, le rôle bénéfique du nitrate sur la santé est aujourd’hui souligné par une abondante littérature scientifique.

Les bilans des PAR Nord-Pas-de-Calais et Picardie présentés ce 11 juillet ne démontrent pas d'impact bénéfique sur la qualité des eaux.

 

Avant de commencer à discuter un 6e programme, la CR exige une évaluation économique et environnementale complète du 5e programme.

« Comment peut-on pérenniser des mesures sans jamais connaître l'ensemble de leurs impacts ? Le PAR est-il vraiment bénéfique à la qualité des eaux ? Pour l’instant, le seul impact que nous pouvons mesurer, c’est la disparition des exploitations et des éleveurs. Que ferons-nous des pâturages régionaux quand les mises aux normes coûteuses auront fini d’achever l’élevage régional ? », commente Jean-Luc Allain à la sortie de cette réunion de concertation. « La Dreal appelle ça une réunion de concertation, parce que le Code de l’environnement l'y oblige, mais en réalité, il n’y a aucune écoute des agriculteurs. Nous sommes pourtant les principaux concernés ».

La Coordination Rurale continuera néanmoins de faire entendre la voix des agriculteurs et du bon sens lors de la prochaine réunion qui se tiendra le jeudi 26 octobre à Amiens.

Les principales orientations présentées par la Dreal pour l’élaboration du PAR et discutées avec la profession :

Période d’interdiction d’épandage : - prolongement adapté régionalement des périodes d’interdiction selon les types d’effluents et cultures ; ne pas pénaliser l’épandage des fertilisants de type I et II et donc être plus contraignant sur l’épandage du type III. Équilibre de la fertilisation azotée : - limitation des reliquats d’azote à la récolte - mieux valoriser les effluents d’élevage - fractionner les apports d'azote Couverture hivernale des sols : - culture intermédiaire → piéger l'azote minéral sol pour limiter la lixiviation - toujours privilégier sol couvert à sol nu - épandage sur Cipan jugé non pertinent (à tort) et non autorisé - intérêts autres : agronomiques, érosion… - efficacité de la Cipan conditionnée par la variété, la densité, la date de semis et la date de destruction - coût d’implantation (versus intérêts agronomiques) - supprimer les demandes de dérogation et remplacer par un « forfait maximum » en % sol nu à justifier en cas de contrôle - ne pas favoriser l’usage des produits phytopharmaceutiques Gestion adaptée des terres - enjeux « maintien des prairies » - maintien des prairies / éviter les effets immédiats liés à la libération massive d’azote suite au retournement - prévenir les pollutions en privilégiant les couverts permanents - bandes végétalisées le long de certains cours d’eau et des plans d’eau de plus de 10 hectares Zones d’actions renforcées (ZAR) - renforcer la préservation des aires d’alimentation de captage « eau potable » les plus dégradées

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