Suite à la publication de l’arrêté du 10 novembre 2016, il n’y aura désormais plus aucune dérogation à l’interdiction de retourner des prairies en région Hauts de France. Mais surtout, certains agriculteurs qui avaient eu l’autorisation d’en convertir devront les réimplanter. Régis Dubois, président de la CR des Hauts de France dénonce l’amateurisme du ministère et se dit outré de voir jouer le maintien des exploitations à la roulette russe.

Un arrêté qui amène bien des questions

Pour la campagne à venir, plus aucune dérogation ne sera permise (même pour les agriculteurs en procédure Agridif ou nouvel installé). L’arrêté énonce également que des obligations de reconversion seront notifiées aux agriculteurs de telle sorte que le ratio régional de prairies permanentes pour l’année 2017 ne soit pas dégradé de plus de 4 % par rapport au ratio de référence. Tout cela, parce qu'en région Hauts de France, il y a eu un dépassement de 6,2 % des demandes de dérogation au lieu des 5 % maximum autorisé.

Cette nouvelle amène Régis Dubois à se poser bien des questions : « Quels critères pour désigner ceux qui devront réimplanter des prairies (hormis ceux qui ont retourné le plus récemment - depuis le 15 juin 2016 - et qui seront les premiers visés) ? Que vont devenir les jeunes exploitants et les agriculteurs en procédure Agridif qui comptaient cultiver les terres concernées et qui se retrouvent avec des surfaces réduites qui ne leur permettront pas de dégager un revenu? Notre ministère est-il conscient que sans élevage, il n’est pas possible de maintenir des prairies ?

Une réglementation absurde qui revient à nier une évidence : celle de la crise de l'élevage.

« A la Coordination rurale, nous sommes bien conscients de l’intérêt écologique des prairies et donc de la nécessité de les maintenir. Il est intolérable de pousser les agriculteurs à conserver une activité d’élevage non rémunératrice juste pour préserver les prairies. Ce n’est pas qu’une histoire de maintien de prairie, c’est toute la PAC qu’il faut remettre en cause. Pour conserver ces milieux, il faut avant toute chose permettre aux agriculteurs de vivre de leur élevage qui lui seul contribue au maintien des prairies.»

Pour la Coordination Rurale des Hauts de France, cet arrêté est donc une aberration complètement dépourvue de bon sens et contraire à la liberté d’entreprendre.

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