Le 5 janvier dernier, Jean-Paul Vuilliot, président de la Coordination Rurale de l’Aisne, accompagné de Christophe Saint-Juvin et Eric Collard membres de la CR 51 ont rencontré Antoine Hacard, président de la Coopérative Acolyance. Dans un contexte de crise agricole, la CR considère que l’outil coopératif échappe bien souvent aux mains des agriculteurs. Dans cet esprit de tension, Jean-Paul Vuilliot revient sur cet entretien resté malgré tout très cordial. « Sachant que c’est assez rare pour nous agriculteurs de la base de communiquer avec notre président de coopérative, les sujets abordés ont été nombreux. Malgré tout, j’ai quand même eu l’impression de discuter entre agriculteurs, ce qui est dans un sens rassurant. Concernant le rôle de la coopérative, nous sommes tous d’accord sur le fait qu’elle doit rester au service des adhérents en leur procurant les meilleurs prix. A ce sujet, Antoine Hacard n’a pas oublié d’évoquer la bonification de valorisation des protéines. Concernant l’assouplissement des conditions de paiement des intrants et de la baisse du coût des intérêts de retard, le président d’Acolyance, nous affirme qu’il serait accusé de concurrence déloyale auprès des banques. Bon. D’accord !

J’ai ressenti une tension dans notre entretien dès lorsque j’ai évoqué le sujet « Autres réserves ». Sachant qu’il n’y a pas d’obligation de mise en réserve, je pensais que cette sommes d’argent pouvait être redistribuée aux coopérateurs pour les aider à passer cette crise. On m’arrête de suite : ces réserves ne sont en réalité que des fonds propres.

Monsieur Antoine Hacard nous a assurés que sa coopérative n’avait pas financé la coûteuse campagne de publicité télévisée de Coop de France. Point qui me semble plutôt positif.

Concernant le rôle des technico-commerciaux, le président d’Acolyance a laissé entendre, qu’effectivement, il attendait d’eux un rôle de commercial rentable à sa structure plus qu’une fonction de technicien qui conseille les agriculteurs vers des techniques moins coûteuses et plus pertinentes. C’est bien sur ce type de positionnement que nous marquons nos différences. La coopérative est-elle toujours au service des agriculteurs ? La santé économique de nos exploitations ne devrait-elle pas passer avant celle de nos coopératives ? En tant que représentant de la Coordination Rurale, j’estime que pour maintenir une coopérative viable, il faut avant tout pérenniser les exploitations qui la composent, et non l’inverse. Fatalement, avec un positionnement pareil, Antoine Hacard ne voit pas la nécessité que la coopérative s’implique dans le développement des techniques culturales simplifiées. Malgré ces quelques divergences marquées qui symbolisent surtout notre opposition syndicale, je le remercie pour cet entretien, sans aucun doute instructif pour les deux parties."

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