Une fois son diplôme d’ingénieur agricole de l’école de Beauvais (60) en poche, Damien Brunelle s’est installé sur l’exploitation familiale à Montbrehain, dans l’Aisne. Il a aujourd’hui 43 ans et, avec son frère Laurent, il cultive des betteraves et des céréales. L’humilité de cet homme pondéré et réfléchi en a fait un syndicaliste très apprécié, ce qui l’a conduit à intégrer le comité directeur de la Coordination Rurale.

Le développement des TCS

  Après son installation, au fil des années, Damien s’est passionné pour les pratiques culturales basées sur le non labour et le semis direct. Il est peu à peu devenu un inconditionnel du festival du Non labour et semis direct (NLSD) organisé chaque année par la Coordination Rurale, et il travaille d’ailleurs à son organisation future dans le département de l’Aisne dans les prochaines années. Pour autant, il n’est pas question pour lui d’imposer ses choix culturaux à ses collègues : « Je suis trop attaché à la liberté d’entreprendre, à l’autonomie de chacun, pour imposer une pratique, un mode de commercialisation, etc. ». Et cette préoccupation irrigue sa conception du syndicalisme : celle de la défense des intérêts de ses collègues et non d’injonctions à produire davantage ou à adopter un modèle quel qu’il soit : « Ce qui m’importe, c’est que chacun ait la possibilité matérielle et financière de faire les choix qu’il estime les meilleurs pour sa ferme ; il y a de la place pour toutes les pratiques. »  

La défense l’agriculture familiale au niveau local

  Dès les années lycée, en BTSA au lycée agricole de Chauny en 91 – 93, les prémices de son engagement syndical sont eux aussi marquées par cette philosophie. En pleine mutation de la Politique agricole commune, Damien suivait de très près les discussions sur son évolution. Il écoutait les discours des représentants de la profession, notamment ceux d’Henri de Benoist, le baron des céréaliers qui vantait les mérites de cette PAC et de ces aides compensatoires qui allaient permettre à l’agriculture française de dominer le monde…. Damien préférait déjà les discours plus pragmatiques d’agriculteurs de terrain, les futurs fondateurs de la CR, qui voulaient sauver l’agriculture familiale et bloquaient Paris avec un mot d’ordre : « Des prix, pas des primes ». Lui-même installé sur la ferme familiale, Damien voulait défendre ce type de ferme. Alors, quand quelques années plus tard il a entendu parler d’une réunion de lancement de la Coordination Rurale de l’Aisne, il n’a pas hésité pas une seconde à s’y rendre. Il a alors rencontré Charles Séverin avec lequel il s’est engagé aux élections professionnelles en 2007 et 2013.  

L’engagement syndical national

 

Déjà très actif localement, Damien a décidé de franchir un pas l’année passée en portant ce combat au niveau national en se présentant à l’élection des membres du comité directeur de la CR. Son profil et ses principes ont beaucoup plu aux agriculteurs et il a été largement élu.

« Il y a vraiment une part de modestie qui me plaît beaucoup à la CR et qui n’a rien à voir avec le clinquant des décideurs. Dans notre comité directeur, il n’y a pas de profiteur ; seulement des gens impliqués et dévoués, des agriculteurs qui avant tout ont les pieds sur terre ! Je suis donc ravi de participer avec eux à ce beau combat. Je suis convaincu qu’ensemble, nous continuerons à mettre en place le pluralisme syndical en faisant vivre un syndicat d’agriculteurs travaillant pour les agriculteurs. Nous ne laisserons plus les responsables politiques n’écouter que les représentants de l’agrobusiness ! »

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