Le 16 août dernier à Amiens, une délégation de la Coordination Rurale a rencontré Luc Maurer, le directeur de la Draaf des Hauts de France, son directeur adjoint Antoine Lebel, ainsi que la cheffe du Service régional de la performance économique et environnementale des entreprises (SRPE),  Emmanuelle Clomes pour faire un tour de l’actualité agricole régionale. La Coordination Rurale des Hauts de France, représentée par Régis Dubois, Jean-Luc Allain, Alexandre Lefebvre et Jean-Baptiste Anquetil, a trouvé  une oreille attentive en la personne de Luc Maurer, et a ainsi pu évoquer les sujets qui la préoccupent particulièrement ces derniers temps.

Difficultés des mises aux normes consécutives au zonage des zones vulnérables

Les membres de la CR ont rappelé leur oppositions au zonage « zones vulnérables » et ont fait savoir que les agriculteurs qu’ils représentent ont la réelle impression que sont sans cesse rehaussés les critères environnementaux sans jamais améliorer leurs conditions de travail et leur environnement économique. Concernant l’actualisation du Programme action régional (PAR), nos représentants ont demandé qu'avant même de commencer à proposer un nouveau programme, il soit procédé à une évaluation concrète des travaux précédents. « Pour l’instant, le seul impact que nous pouvons mesurer, c’est la disparition des exploitations et des éleveurs », indiquait Jean-Luc Allain.

Gestion des aides du second pilier de la PAC et installation en agriculture

Concernant la Dotation Jeune agriculteur (DJA), les représentants de la CR ont apporté une proposition simple et équitable : un montant de DJA unique. « Le montant de la DJA ne devrait pas être apprécié au regard d'autres critères que celui de l'installation effective d'un nouvel actif en agriculture » a fait savoir Jean-Baptiste Anquetil. Les représentants de la CR ont encore fait part de leurs constats sur la gestion des aides du second pilier de la PAC par le Conseil régional : retards de mise en œuvre et de paiement, distorsions à l’intérieur même de la région, complexifications des demandes d’aides pour les agriculteurs... Il serait judicieux de réintégrer les aides du second pilier de la PAC dans le premier pilier.

L’ interdiction d'utilisation des produits phytosanitaires

Les représentants de la Coordination Rurale ont fait part de leurs inquiétudes concernant l’interdiction des néonicotinoïdes. Ils ont rappelé leur utilité et le risque de distorsions de concurrence sachant qu’aucun autre État membre de l’Union européenne ne prévoit leur suppression.

Nos agriculteurs sont également intervenus sur le possible retrait du glyphosate qui reste pour eux incontournable pour les techniques culturales de conservation, comme le non labour et le semis direct. « Il est illusoire de penser que l’agriculture conventionnelle pourra substituer des désherbages mécaniques à ce désherbant », a rappelé Alexandre Lefebvre. Nos représentants sont également intervenus sur l’interdiction de l’usage des produits phytosanitaires sur les Surfaces d’intérêt écologique (SIE). Elle va dissuader les agriculteurs de cultiver des protéagineux, lesquels risquent donc de retomber dans la liste des cultures mineures. Ce changement dans la réglementation aura donc pour effet d’accentuer plus encore la dépendance de la France aux importations massives de protéagineux en provenance d’Amérique du Sud. Régis Dubois, le président de la CR des Hauts de France, se félicite d’une rencontre cordiale. Le directeur de la Draaf s’est montré ouvert et à l’écoute des différents problèmes agricoles que nous avons soulevés. D’autres sujets plus spécifiques aux productions de pommes de terre et de betteraves ont été évoqués et seront abordés plus en profondeur lors d'une nouvelle rencontre. Très prochainement.

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