Chaque année, la déclaration PAC connaît sa simplification qui, en réalité, complexifie tout. Elle est devenue aujourd’hui une vraie usine à gaz, un parcours du combattant.
Nombreux agriculteurs aguerris par des années de pratique abandonnent et finissent par faire appel à un prestataire pour réaliser cette déclaration qui rythme le monde agricole depuis 1992.

Payer, toujours payer ! En tant qu’agriculteur, nous faisons travailler tellement de monde, voici qu’il va falloir céder encore.
Les nouvelles règles, les nouvelles cartographies, les nouveaux sigles et toujours cette menace de rogner sur cette aide.
Alors, certains réfléchissent à se passer de cette épine dans le pied, et d’autres tremblent, se crispent et espèrent ; ils sont devenus totalement dépendants aux aides PAC, désormais incontournables dans leurs revenus.

« Dans les années 80, sans primes PAC, on gagnait bien mieux notre vie », explique Jean-Paul Vuilliot, président de la Coordination Rurale de l’Aisne. « Nous vivions de notre métier, aujourd’hui certains d’entre nous doivent faire l’aumône pour s’en sortir avec les contraintes qui vont avec et la menace du contrôle. D’ailleurs que dire des contrôles ? Qui sont mal vécu, allant jusqu’au suicide ! À la Coordination Rurale, nous défendons un prix rémunérateur et la liberté d’entreprendre, de travailler. Mais on nous impose de plus en plus de nouvelles règles, de nouvelles normes, nous ne savons plus à quel Saint se vouer. Nous avons l’impression d’être pris au piège de cette suradministration qui régit notre métier. Et voilà que maintenant on nous parle d’un « droit à l’erreur » venu du ciel. Les satellites pilotent le nouveau dispositif. Doit-on s’en réjouir ? Ces nouveaux contrôleurs du ciel sont devenus les garants de nos déclarations PAC. Certains de mes collègues décrivent la PAC comme un « Piège A Couillons ». Cette sensation d’un étau qui se referme est bien réelle. Il suffit de regarder où notre métier en est aujourd’hui et ce qu’il en reste. Parfois, nous avons l’impression d’être entré dans un piège qui se referme doucement sur nous. Le piège, c’est celui de la complexification qui nous contraint à être pris en défaut à tout moment par une administration toute puissante et qui a un grand mépris pour notre profession. Notre profession doit réagir et se montrer ferme sur ces problématiques. À la Coordination Rurale, nous le dénonçons ! »

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