Oui j’étais présent dans les rassemblements des gilets jaunes parce que j’estime y avoir ma place en tant qu’agriculteur qui croule sous les charges et qui voit son revenu effondré. Ce mouvement non structuré est pour moi historique. Constitué sans les appareils habituels, il est le symbole du rejet des organisations syndicales et politiques du passé.
Moi qui me suis engagé à la CR par rejet du syndicalisme agricole majoritaire cogestionnaire et dévoyé, je ne peux que me réjouir d’un tel sursaut. Nous savons très bien ce que donnent les mouvements orchestrés par les syndicats agricoles de pouvoir : un petit tour de tracteurs, épandage de matières mal odorantes, une poignée de mains, un contrat de solutions, une belle photo, trois annonces sans conséquences, et nous les paysans nous continuons de survivre avec des prix bas et des charges qui augmentent. Comme disait Albert Einstein : « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre » . Il est temps que nos politiques comprennent que nous ne pouvons plus assumer aucune augmentation de taxes. L’écologie punitive on n’en veut pas ! Ce n’est pas parce que notre carburant est plus cher qu’il pollue moins et nos phytos, même hors de prix, ne deviendront pas meilleurs pour la planète.
A la CR, depuis 1992 nous revendiquons l’instauration du principe d’exception agriculturelle qui permettrait à chaque pays de déconnecter ses prix agricoles des cours mondiaux. Il est temps de taxer les échanges commerciaux qui instaurent une concurrence déloyale, tuent notre agriculture familiale et détruisent notre planète.
La convergence des luttes et la non-organisation des mouvements fait peur au gouvernement. Tous unis pour les améliorations de nos conditions de vie, nous gagnerons la bataille par un véritable mouvement de révolte qui doit se traduire par une prise de conscience des agriculteurs votant massivement pour la CR le mois prochain. Faisons notre « révolution » jaune mais de façon démocratique.