L'arrêté du 15 septembre 2014 met fin à tous les épandages aériens et à leurs dérogations. Cet arrêt, fortement souhaité par les citoyens et les associations environnementales est un changement de situation auquel les planteurs de banane vont devoir se résoudre.



Il est important de rappeler que les planteurs de banane ont réussi, entre 1996 et 2006 à diminuer de 35% leur utilisation de produits phytosanitaires, puis encore de 50% depuis. Traiter n'est pas une fin en soi, c'est avoir des récoltes suffisantes et vendre à un prix rémunérateur qui sont importants. Avec la virulence actuelle de la maladie, les traitements au sol suffisent à la contenir. Néanmoins, ceux-ci entraînent des coûts très supérieurs pour une efficacité moindre. Aussi, si une attaque virulente devait survenir, la CR demanderait alors sans complexe une dérogation en urgence pour permettre des traitements aériens.

Ce changement brutal induit toutefois des complications pour les petits planteurs antillais, notamment de montagne, qui vont devoir changer leur itinéraire cultural alors même qu'ils n'ont pas toujours les équipements adaptés. Sans compter que dans certaines parcelles à forte pente, seule la machine à dos sera possible. Ce qui n'est pas sans danger pour l'utilisateur, sans compter le poids du pulvérisateur de 20 à 40 Kg porté à dos d'homme. La CR regrette cette mauvaise préparation et a assuré le DAAF de la Martinique de sa vigilance quant à l'aide qui sera apportée aux planteurs.

La filière banane est le premier employeur des Antilles. Si des planteurs décident de ne plus exploiter des parcelles pour des raisons techniques, cela aura une incidence sur notre économie. Par ailleurs, si les contraintes qu'on nous impose sont légitimes, elles renchérissent toujours plus nos coûts de revient alors que nos productions sont déjà déloyalement concurrencées par la banane d'importation, produite avec une main d’œuvre au rabais et beaucoup plus traitée. Il serait temps d'appliquer aussi aux importations nos règles de production !

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