Les agriculteurs des DOM sont soumis à la même réglementation qu'en métropole, qu'ils doivent donc appliquer, alors qu'ils manquent d'information et de moyens. Ecophyto 2018 induit donc des complications pour l'agriculture d'Outre-Mer : comment réduire les doses de produits phytosanitaires alors que seulement 19% des usages sont pourvus?

En effet, d’une manière générale les usages sur cultures tropicales sont mal pourvus. Des impasses techniques importantes subsistent en canne à sucre, pour le charançon noir du bananier. Ces usages orphelins, c'est à dire des maladies qui n'ont pas de traitement homologué, sont sources de pertes de rendement. Les fourmis et les rongeurs constituent également une problématique essentielle pour une majorité des cultures.

Au ministère, en réunion de concertation, on relègue les DOM à des temps qui n'arrivent jamais, puis on fait toujours une exception avec le droit commun. Pourtant, il va bien falloir un jour en arriver à traiter les questions importantes, et notamment la question du Certiphyto : la proportion de personnes concernées est plus élevée dans les DOM qu’en métropole : 20 000 agriculteurs, avec des spécificités comme les traitements phytosanitaires toute l'année, les traitements aériens, des usages vides et orphelins plus importants... et donc une adaptation de la formation. Mais quand on sait qu'en métropole, les agriculteurs n'ayant pas passé le Certiphyto sont encore nombreux, quand s'occupera-t-on des DOM? La CR s'est toujours opposée au principe du Certiphyto tout en réclamant un accès gratuit à l‘information et à  la formation volontaire et continue sur l’évolution des connaissances en matière de produits phytosanitaires.

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