Depuis plusieurs années, notre département est impacté par des attaques de loups le traversant. Nous venons de franchir une nouvelle étape de la colonisation par ce prédateur, puisque, sur les deux loups dont la présence est attestée à ce jour, un au moins est considéré comme installé à demeure, dans un assez grand territoire autour du Creusot. Particulièrement rusé, cet animal, contrairement à ses congénères, ne revient pas le lendemain sur le lieu de sa dernière attaque, ce qui complique singulièrement sa traque. Avec 298 victimes depuis le début de l’année, notre département vient, triste record, de se hisser au deuxième ou troisième rang des départements les plus touchés.

À l’initiative de Monsieur Yves SÉGUY, préfet de Saône-et-Loire, une réunion s’est tenue en urgence vendredi à Chalon-sur-Saône, réunissant, en présence de Monsieur Jean-Paul CELET, préfet référent national loup, plusieurs élus du département, les services de l’État, et les représentants de la chambre d’agriculture, de la FDSEA et de la Coordination Rurale, afin d’établir un plan d’action face à cette situation, se traduisant par la perte de l’équivalent de deux à trois exploitations agricoles en moins d’un an.

Cette réunion a mis en lumière l’engagement très fort des services de l’État du département, qui est sans commune mesure avec ce qu’on constate hélas parfois ailleurs. Un certain nombre d’agriculteurs du secteur concerné seront sollicités très prochainement pour participer, d’une manière ou d’une autre, à la mise en place d’un dispositif concerté de protection et de traque. La Coordination Rurale leur demande de répondre présents, même si elle comprend tout à fait le découragement qui semble frapper quelques-uns d’entre-nous. Seule une démarche collective peut nous permettre d’espérer mettre fin à cette situation intolérable.
La récente prédation de chevaux de course d’une grande valeur nous a amenés à poser la question du montant des indemnisations dans ce cas, mais le préfet CELET nous a assurés qu’une réponse spécifique, tenant compte des prix du marché, serait apportée.

Cette réunion a également mis en lumière la façon dont la législation ubuesque entrave nos actions. La Coordination Rurale considère donc, comme elle l’a déclaré vendredi, que nous atteignons aujourd’hui les limites du système. La logique de protection du loup doit passer à une logique de protection de l’agriculture, notamment via une modification du statut du loup qui doit, comme l’a soutenu Madame la sénatrice Marie MERCIER, être exclu de la directive européenne Habitat.

Thierry-James FACQUER
Président de la Coordination Rurale de Saône-et-Loire

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