Suite aux fortes mobilisations des agriculteurs en ce début d’année, au cours desquelles la CR BFC a largement tenu sa place, en particulier à Paris, nous attendions tous des gestes forts de la part du gouvernement, en particulier sur la question du revenu, qui est sans conteste le point central de la crise agricole. Et ce revenu, les agriculteurs veulent le tirer de leur travail, à travers des prix rémunérateurs, et non d’aides européennes compensant des ventes à perte.
En effet, des prix rémunérateurs, c’est moins d’aides, et donc moins de dossiers à remplir et de contrôles, c’est aussi l’assurance d’une transmission facilitée et du renouvellement des générations (on le voit dans la zone de l’AOC Comté).
Et pourtant, ni les mesures gouvernementales, ni le projet de LOA, ne prennent réellement en compte cet aspect primordial. Pour preuve, pendant que nos gouvernants font quelques gestes, en matière de simplification administrative par exemple, ils prolongent les exemptions de droits de douane dont bénéficie l’Ukraine, qui peut continuer à détruire notre agriculture à coup de denrées produites sans respecter aucune des normes qui nous sont imposées.
C’est pour ces raisons que nous sommes allés manifester à Dijon, mais aussi pour protester contre les retards de paiements dont beaucoup d’entre-nous sont victimes. Si nous avons particulièrement ciblé le Conseil Régional, c’est que, en ce domaine, notre région est malheureusement la plus touchée.
S’il veut sauver notre agriculture, le gouvernement doit impérativement se résoudre à toucher au dogme du libre-échange ou à celui de la transition écologique décroissante, voire aux deux à la fois. Il serait temps qu’il comprenne qu’il ne s’en tirera pas avec quelques mesurettes et une avalanche de concertations, aussi utiles soient-elles, mais qu’il doit à présent trancher dans le vif du sujet, et choisir s’il préfère sauver notre agriculture ou la sacrifier aux idéologies libre-échangiste et décroissante. Il doit aussi savoir que tant qu’il continuera à sacrifier notre agriculture, il trouvera la CR sur sa route.
En effet, contrairement à d’autres syndicats qui semblent prêts à le faire, nous ne nous résoudrons pas à accompagner par un plan social le départ des agriculteurs qui n’arrivent plus à vivre de leur travail. Nous voulons au contraire leur redonner les moyens de rester sur leurs fermes, puis de les transmettre.
Thierry-James FACQUER
Président de la CR BFC