Chez moi, il n’y a pas de ligne rouge à l’entrée de ma ferme.

Pas de frontière où d’un côté les contrôleurs seraient en sécurité et où de l’autre, je ne garantirais rien.
Non, chez moi c’est une exploitation qui accepte les bénéfices et les aides d’un état de droit et donc ses règles et ses contraintes.
Les agents de l’état sont donc reçus comme il se doit, parfois avec le sourire si eux même se montrent polis et bienveillants.
Pour autant, si je respecte l’autorité, je ne m’habitue pas à voir débarquer ces gens en gris, la main ostensiblement posée sur le pistolet et dont le seul but manifeste semble être de nous infliger des amendes ou de nous emmener au tribunal.

Les conseils d’un avocat

C’est pourquoi la CR39 a pris les conseils d’un avocat pour savoir comment se comporter lors d’une audition menée par les tristement célèbres agents de l’OFB.
L’homme de loi nous a prodigué quelques conseils qui, j’en suis certain, vous seront utiles pour vous défendre légalement contre cette nouvelle police de l’environnement.
L’idée de base est que bien souvent le dossier contre vous est vide et ne permettra pas de vous soutirer de l’argent même devant un tribunal.
En effet, les agents de l’OFB travaillent la plupart du temps sur dénonciation et donc contrôlent « après coup ».
N’ayant pu vous prendre sur le fait, la meilleure solution pour eux est de vous amener à remplir vous-même votre dossier à charge en vous extorquant des aveux.

C’est le principe de l’audition.

Basée sur des techniques de psychologie éprouvées telles que celle de l’entonnoir, qui consiste à vous poser des questions anodines au départ puis de plus en plus précises, pour finalement vous forcer à vous accabler vous-même. On retrouve aussi parfois celle du good-cop / bad-cop souvent illustrée dans les films américains : un des agents reste affable et bienveillant pendant que l’autre devient de plus en plus agressif.
Votre planche de salut est donc de ne pas faire le travail à leur place et de les laisser prouver ce qu’ils vous reprochent.
La technique est simple puisqu’il suffit, une fois vos noms et adresses déclinés, de ne plus répondre aux questions, même les plus anodines, que par cette tournure à apprendre par cœur :

« Sur les conseils de mon avocat, je choisis de ne pas répondre à cette question »

Cela demande un peu de self-control et surtout de perdre cette envie que nous avons tous de jouer les fiers-à-bras ou de se justifier.

Contrôler et conclure son audition

Les agents les plus malins comprendront rapidement que la partie est perdue pour eux et vous laisseront partir au bout de quelques minutes. Les autres vous poseront la trentaine de questions qu’ils avaient prévues et dont l’unique réponse sera encore et toujours « Sur les conseils de mon avocat, je choisis de ne pas répondre à cette question ».

N’oubliez pas non plus qu’une audition n’est pas une garde à vue, que vous venez de votre plein gré et donc à vos conditions. Vous pouvez par exemple exiger d’être accompagné et bien entendu, vous pouvez quitter la pièce, poliment, quand bon vous semble.
Si l’absence d’aveux ne suffit pas à dissuader l’OFB de vous envoyer au tribunal, prenez un avocat. Son travail sera grandement facilité par votre attitude lors de l’audition, car le manque de preuve est à votre avantage.

En résumé, puisqu’ils nous considèrent comme des bandits, prenons-les à leur propre jeu et utilisons des techniques de bandits : le self-control et le droit absolu de ne pas s’accuser soi-même.

 

Emmanuel Rizzi
Président de la CR39

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