La publication par la MSA ce 28 janvier d'un article relatif aux installations de l'année 2017 vient en résonance du dernier Comité National Installation Transmission (CNIT) qui s'est tenu le 23 janvier.

Si l'installation aidée a largement été décrite dans ses caractéristiques démographiques, financières et dans l'accompagnement dont elle bénéficie, l'installation « de l'ombre », celle des jeunes de moins de 40 ans qui ne bénéficient pas de la DJA et celle des plus de 40 ans, n'est renseignée que par les chiffres publiés chaque année par la MSA. La Coordination Rurale regrette d'ailleurs vivement que l'ensemble des installations ne soient pas prises en compte lors des réunions du CNIT !

Grâce à la publication de la MSA, on apprend ainsi qu'en 2017, le nombre d'installés en tant que chefs d'exploitation a augmenté de 1,5 % pour atteindre le nombre de 14 319. Parmi ces installés, 9 533 ont moins de 40 ans et sont donc éligibles au dispositif des aides à l'installation. Sur cette même année, le Ministère rapportait lors du CNIT que 4 569 DJA avaient été attribuées. Le calcul est simple : en 2017, 47,8 % des jeunes installés de moins de 40 ans ont bénéficié des aides à l'installation, soit moins de la moitié ! On peut néanmoins se réjouir de voir l'installation chez les moins de 40 ans augmenter globalement de 3,1 %. Quelques régions sont dans une phase très dynamique, à l'image de la Corse (+ 44 %) et du Centre-Val de Loire (+ 14,9 %). A contrario, les régions Grand Est et de la Bretagne perdent chacune plus de 7 % d'installations.

Sans surprise, l'installation sous forme sociétaire reste majoritaire, la superficie moyenne augmente pour dépasser les 37 hectares, tout comme la pluriactivité.

On note également un écart de représentation important sur le taux de féminisation. Ainsi, si les femmes représentent 28,8 % des jeunes installés, elles ne sont plus que 21 % parmi les bénéficiaires de la DJA.

Enfin, la MSA publie depuis peu un indicateur extrêmement important pour l'installation en agriculture : le taux de maintien en activité dans les 6 ans suivant l'installation. En 2017, ce taux est de 79,6 % pour l'ensemble des installés de 2011. Pour les moins de 40 ans, il est « extrêmement élevé » (propos de la MSA) avec 85,8 % ! Toujours d'après la MSA, 7 OTEX ont des taux de maintien supérieurs à 90 % après 6 années d'installation : l’élevage porcin, l'élevage bovins-mixte, l'élevage bovins-viande, l'élevage bovins-lait, la polyculture, la viticulture et les céréales. Nous le disions pour les chiffres 2016, et malheureusement au vu des échanges du dernier CNIT cela reste d'actualité : quel aurait été le devenir de ces installations si elles avaient été aidées à la hauteur des autres en acceptant d’entrer dans un dispositif simplifié ? Si elles n’avaient pas eu à subir la discrimination que relatent tous les jeunes qui s’installent sans les aides ?

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