Le 15 juin, Olivier Chaillou, président de Terrena, a dit dans une interview accordée à Ouest France qu’il voulait favoriser l’installation en créant « un fonds d’investissement coopératif d’aide en agriculture, sur le modèle du financement des start-up ».
Il le dit : « Notre idée, c’est que la coopérative puisse prendre des parts au capital de l’exploitation, de façon minoritaire et temporaire, pour aider [l’agriculteur] à aller au bout de son projet. Tout reste à écrire, on part d’une feuille blanche. On voudrait un fonds de 20 millions d’euros, qui soit mobilisable d’ici un an. »

La Coordination Rurale réaffirme son opposition à la détention de parts sociales d’exploitation par une coopérative.
La Coordination Rurale refuse de voir les nouveaux installés s’engouffrer dans une intégration totale que ce soit au niveau de la production, du foncier ou de la comptabilité et finir pieds et poings liés.

Les coopératives s’inquiètent du manque de repreneurs alors même qu’elles ne rémunèrent pas correctement les agriculteurs à cause de leurs frais de fonctionnement conséquents. Ce n’est pas ainsi que la nouvelle génération sera incitée à s’installer.

En demandant à ses adhérents d’augmenter la production pour conquérir de nouveaux marchés à l’exportation, les coopératives exposent les agriculteurs à des aléas macro-économiques et géopolitiques très incertains. Ils inondent le marché intérieur lorsque les frontières de nos partenaires se ferment en raison de ces aléas.
De plus, les coopératives sont toutes aussi opaques que les privées. Elles ne sont plus à taille humaine, ni réellement gouvernées par leurs adhérents.

Pour l’instant, un encadrement est prévu et les parts de capital prises par les coopératives seraient minoritaires et temporaires, mais pour combien de temps ? Il est à parier que dans quelques années, les limites disparaîtront sans vague et sans bruit.

Déjà des paroles dites il y a quelques semaines ne sont plus d’actualité. En effet, lors d’une réunion de concertation nationale pour la LOA au ministère, notre représentante de la section Jeunes a confirmé notre position et s’est vu répondre par la coopération agricole que les coopératives ne prendraient que 20 % des parts au maximum pour permettre d’installer un jeune, et ceci majoritairement dans le domaine viticole.

Si le nouvel installé n’a pas la capacité financière de racheter le capital de son exploitation, la coopérative y restera associée.
Le temporaire peut durer un moment, surtout si l’on prend en compte les conditions de prêt qui ne sont pas les mêmes pour financer du capital social, une installation ou même de l’actif.
De même, quel sera le pouvoir de décision de l’exploitant ? Est-ce qu’il devra obligatoirement s’approvisionner pour tout auprès de à la coopérative ? À quel prix ?

Nous refusons qu’une porte s’ouvre pour les coopératives et autres investisseurs qui ont des intérêts directs à devenir fournisseur, créancier, client et décideur.
Les coopératives devraient plutôt s’atteler à retrouver leur esprit initial, c’est-à-dire aider à l’amélioration des revenus de leurs adhérents et se tourner vers le développement local !
Si les prix étaient rémunérateurs, elles n’auraient pas à s’immiscer dans le capital des exploitations.

Dans le cadre de la LOA, la Coordination Rurale a proposé de nombreuses solutions pour financer l’installation agricole. Vous les trouverez en cliquant ici.

Si cette situation vous interpelle, rejoignez-nous, soyez acteur du changement ! Contacter la section Jeunes au 06 02 01 96 19 ou par mail à l’adresse : section-jeunes@coordinationrurale.fr

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