Le Conseil national de l’enseignement agricole (CNEA) du 13 décembre fut l’occasion de discuter des effectifs. En effet, les comparatifs 2022-2021 ont été dévoilés. Dès les tableaux généraux, on ne peut que constater la vérité nue. Si les CAPA et baccalauréats technologiques se maintiennent ou connaissent une légère augmentation, les baccalauréats professionnels et BTSA sont dans le rouge. -3 % pour les premiers et -12 % pour les seconds.

En regardant plus en détail, on constate de légères baisses ici et de légères hausses là. Il y a cependant quelques à-coups. Après une timide remontée en 2021, le baccalauréat agroéquipement s’effondre de nouveau avec une perte de 13 % des effectifs. En parallèle, le baccalauréat CGEA dominante culture enraye la chute de l’année passée (-21 %) et repasse en positif (+7,5 % en 2022). Du côté des BTSA le tableau est malheureusement plus uniforme. Seuls deux BTSA voient leurs effectifs de 2e année progresser (Aquaculture et DARC Développement agriculture des régions chaudes). Pour tous les autres, les résultats sont négatifs avec des baisses dépassant parfois les 20 %.

On peut faire dire ce que l’on veut à ce type de statistiques. Il est vrai que certaines hausses ou baisses ne concernent en réalité qu’une poignée d’apprenants, tant les bases de calcul sont faibles. Quant aux explications, elles sont parfois difficiles à obtenir pour certains diplômes dont les résultats d’effectifs jouent aux montagnes russes d’une année sur l’autre.

Il nous reste alors les tendances. Mais force est de constater qu’elles ne sont pas encourageantes. Depuis 2018, nombre de diplômes de l’enseignement professionnel suivent une pente descendante. Si l’on s’intéresse aux effectifs élèves, on ne peut que constater la lente hémorragie des diplômes professionnels liés à la production agricole.

Malgré une campagne de communication (L’aventure du vivant), malgré le renouveau de l’apprentissage, l’enseignement professionnel de production agricole peine à « recruter ». Entre déconsidération et agribashing, pouvait-il en être autrement ?

La Coordination Rurale se bat pour le respect de l’agriculture et des métiers qui la compose. Parfois, elle est bien seule. Pourtant, au-delà des coups de communication ou des lois spécifiques, il existe une solution simple : rémunérer au juste prix les productions agricoles ; des prix rémunérateurs qui permettront aux professionnels de vivre dignement et logiquement de leur métier, des métiers qui, de fait, deviendront attractifs, entraînant ainsi une augmentation des vocations.

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