L'isolement profitait de sa notoriété et prospectait de nouveaux territoires. Sur sa route, il rencontra l'entraide. « Que fais-tu là ? » lui demanda ce dernier. « Je me languis de mes années fastes durant lesquelles mon rayonnement était égal au plaisir que les paysans prenaient à me côtoyer ». Aujourd'hui, je me sens seule, j'ai faim, la chaleur et la générosité de ce monde en perpétuelle évolution ne m'alimentent plus ; je me sens disparaître. Étonné, l'isolement lui répondit que, pour lui, les choses étaient bien différentes. Depuis que l'agrandissement des exploitations faisait figure de réussite, il grossissait de façon exponentielle et que ce n'était pas prêt de s'arrêter. À ces mots, l'entraide puisa dans ses dernières forces, rejoint l'espoir qui passait par là, et partie s'installer là où on aurait encore besoin d'elle. Triste réalité qu'est la nôtre... La diminution constante du nombre d'agriculteurs ne laisse que peu de place à l'entraide, cette entraide qui faisait pourtant la force de nos campagnes. Les différents travaux dans les champs nous réunissaient et nous permettaient de partager de nombreux moments privilégiés. Nous étions une grande famille avec ses histoires, ses conflits et heureusement ses réconciliations. À l'époque, tout cela se faisait autour d'un repas, d'un café ou d'un apéro. Nous prenions le temps de prendre le temps.

Aujourd'hui, le temps nous l'avons perdu. À vouloir devenir plus gros que le bœuf nous voici isolés comme la cigale mais, contrairement au corbeau, nous n’en tirons pas la leçon.

Je veux garder l'espoir que nous pouvons faire changer les choses, alimenter à nouveau cette entraide et lutter pour que l'isolement ne nous engloutisse pas tous sur son passage. Mon engagement est celui-là.

Jacques Lamiot Président CR27

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