Le ministre de l’Environnement souhaite atteindre une population d’ « au moins 500 loups avant la fin du quinquennat ». Pour la Coordination Rurale, il est certain que dans le cadre du Plan Loup qu’il veut imposer aux éleveurs, cet objectif sera, s’il ne l’est pas déjà, très rapidement atteint. Sachant que l’espèce Canis lupus en Europe se porte merveilleusement bien, vouloir 500 loups sur le sol français relève d’un choix politique et non d’une nécessité pour l’espèce.

La CR rappelle que depuis 1992, le protocole de comptage des loups est toujours au stade expérimental. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) fait état de 360 loups avérés (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas plus). Il faut également noter que la modélisation de l’évolution de la population lupine ne tient pas compte de l’hybridation qui favorise pourtant une reproduction rapide. Par contre, la comptabilisation précise des victimes des loups nous livre le chiffre effrayant de près de 12 000 animaux d’élevage en 2017.

Cette déclaration du ministre de la Transition écologique et solidaire est tout simplement scandaleuse à l’heure où l’ensemble des syndicats agricoles font front commun face à un plan loup qui ne garantit pas l’avenir de l’élevage et du pastoralisme. Les méthodes de protection imposées, auxquelles sont soumises les indemnisations, ne s’adaptent pas à l’ensemble des races et des conditions pédoclimatiques des territoires colonisés par le loup.

Un plan expérimental est aussi mis en place au sujet des attaques de loup sur les troupeaux. La CR demande au ministère de l’Agriculture de faire leurs expérimentations avec leurs propres brebis ; les éleveurs en ont assez de cette pression quotidienne. Une expérimentation pourrait être menée sur la base du volontariat en fonction des territoires et par des écovolontaires. Les éleveurs leur vendraient ainsi leurs bêtes de réforme pour constituer les troupeaux. Bien entendu, ces expérimentations se pratiqueront en dehors des zones d’élevage car les éleveurs ne veulent plus du loup ! Ils n’en ont d’ailleurs jamais voulu.

Fin décembre, une importante attaque de loup a eu lieu sur la commune de Hyères où de nombreuses brebis ont été tuées ou ont disparu. « Cette attaque aux portes de la ville montre bien que le loup n’a plus de peur de l’Homme de par son niveau de prédateur ultime et du fait de son hybridation. Sa présence touche aujourd’hui aussi la société civile voire l’économie touristique, explique Max Bauer, président de la CR83. Le jour où un homme sera attaqué par le loup, le préfet, en tant que représentant de l’État au sein du département, devra prendre ses responsabilités car il est en charge de la sécurité de la population. »

Pour la CR, le loup doit être confiné aux zones sans aucune activité humaine.

Dans la même catégorie

CR 83
Provence Alpes-Côte-d'Azur
CR 83
Provence Alpes-Côte-d'Azur