Mercredi 16 janvier, plus d’une centaine d’agriculteurs avaient répondu présent à l’appel à manifester de la Coordination Rurale.
Des agriculteurs des Hauts-de-France, de Normandie, des régions Centre, Île-de-France et Bourgogne-Franche Comté mais aussi de Belgique (syndicats Algemeen Boerensyndicaat et FUGEA) avaient fait le déplacement jusqu’au port de Dunkerque pour défendre leur profession et dénoncer les importations massives qui ruinent les agriculteurs européens.
Cette mobilisation, baptisée « #balancetonPORT ACTE 2 » est la suite logique de l’action menée il y a un an dans les ports de Lorient et St Nazaire.
STOP aux importations qui ne respectent pas nos normes !
De Dunkerque aux Sables d’Olonne, du maïs est importé (principalement d’Ukraine) dans les ports des façades maritimes françaises Nord et Ouest. Ces industriels, négociants et coopératives importent en toute connaissance de cause des denrées alimentaires à moindre coût ne répondant pas aux standards de production français (des fermes de dizaines de milliers d’hectares, des productions à l’aide de produits phytosanitaires illégaux interdits en France - étude de l’ONU du 03 janvier 2019 -, des ouvriers peu payés et sans couverture sociale…) et qui sont potentiellement OGM !
Ces importateurs se servent également de ces importations pour faire chuter les prix de toutes les céréales européennes afin d’exporter du blé à bas prix et de conforter leurs activités. Un coup double qui se fait au détriment des agriculteurs et des consommateurs.
Présent sur place, Nicolas Jaquet a fermement dénoncé « les comportements des collecteurs qui en achetant du maïs ukrainien agissent contre les intérêts des producteurs en faisant ainsi baisser le prix du blé. » En effet, en ne répondant pas aux conditions de production imposées aux agriculteurs européens, ces importations massives créent de véritables distorsions de concurrence et obligent les agriculteurs européens, dont la marchandise est d’une qualité bien supérieure, à aligner leurs prix sur ces piètres importations !
Des agriculteurs déterminés à se faire entendre
Ce ne sont pas les 8 cars de CRS et les portes closes qui ont découragé les agriculteurs. Durant de longues heures, ils ont fait le pied de grue devant les grilles du port tandis qu’une délégation de la Coordination Rurale était finalement reçue par un responsable du site portuaire aux explications peu convaincantes. Le responsable a expliqué que si le site portuaire procède à ces importations c’est à la demande de l’amidonnier Roquette, l’un des premiers acteurs mondiaux dans les « ingrédients d’origine végétale », qui semble plus soucieux de ses coûts d’achats que de l’origine et de la qualité des matières premières. Le négociant Soufflet a également acheté, depuis la nouvelle récolte, au moins 3 bateaux de maïs ukrainien livrés à Lorient.
Pour la Coordination Rurale, il n’y a pas un coupable mais bien plusieurs : les géants du grain qui font traverser les océans à ce « minerai », les industriels, les négociants qui achètent ces marchandises mais aussi certaines coopératives qui ont oublié leur rôle initial et qui ne cherchent aujourd’hui qu’à faire du profit sur le dos des paysans. En ne faisant rien pour stopper ces importations qui ne répondent pas à nos normes, l’État est également responsable de la situation !
Alors que la FNSEA, bien installée dans les conseils d’administration de coopératives concernées par ses dérives, ne bouge pas, la Coordination Rurale, elle, est bien déterminée à dénoncer et à mettre un terme à ces dysfonctionnements qui nuisent à toute la profession !
NOTRE ACTION EN IMAGES...
#agriculture #balancetonport #Dunkerque #acte2 stop aux importations massives qui ne correspondent pas à nos normes STOP aux distorsions de concurrence pic.twitter.com/demwk5iUyd
— Bertrand CR (@CRPICARDIE) 16 janvier 2019
#balancetonport #acte2 après un petit moment de tension ⚡ une délégation @coordinationrur a été reçue par #nordcéréales https://t.co/Dl9zcwbp7P
— Bertrand CR (@CRPICARDIE) 16 janvier 2019