Début octobre, le ministre de l’Agriculture a annoncé vouloir rendre obligatoire à l'horizon 2022 la contractualisation pour la filière allaitante. Nous avons déjà vu le résultat de cette décision dans la production laitière, mais encore une fois, nous reprenons les mêmes directives. Nos gouvernants disent vouloir protéger l'agriculture et la production pour que nous puissions continuer à fournir les rayons de nos produits de qualité, mais à quel prix ? Nous sommes devenus la variable d'ajustement des industriels et nous souffrons. Il suffit de regarder autour de nous, nous disparaissons petit à petit. Que restera-t-il prochainement ?

À la Coordination Rurale, nous nous sommes toujours opposés à l'obligation de la contractualisation. Qu'elle soit volontaire et issue d'un choix réfléchi d'un chef d'exploitation peut être une bonne solution pour certains, mais pourquoi rendre le contrat obligatoire pour tous ? Comme dans le lait, nous avons suffisamment de recul pour dire que ce système ne fonctionne pas. Il aurait fallu dès le début intégrer le prix à la production et l'implication des éleveurs dans ces contrats. Les Organisations de producteurs (OP), me dira-t-on, sont une supercherie qui ne fonctionne pas et qui ne place pas le producteur au centre des décisions. Nous subissons le système alors que nous sommes des chefs d'entreprise. Laissez nous prendre en main notre commercialisation, ou nous deviendrons au fil du temps les ouvriers des industriels. En étant contre cette contractualisation obligatoire, je dis non à l'asservissement. Je veux que nous gardions notre liberté d'agir et la possibilité de prendre en main notre avenir.

Jean-Philippe Yon Président de la Coordination Rurale de la Manche

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