L’année 2017 a été marquée par un manque de précipitations général. La sècheresse des sols, principalement au printemps et à l’été, a engendré des prairies peu fournies. Ce manque à récolter agit directement sur les stocks de fourrage créant la crainte d’une pénurie chez les éleveurs qui ont dû, pour certains, ensiler pour tôt leur maïs ou consommer du foin en frais. Dans cette période de crise durable pour les éleveurs, et afin de garantir l’approvisionnement alimentaire des troupeaux, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Stéphane Travert, a demandé à la Commission européenne de déroger à l’interdiction de valorisation des jachères. En effet, seule une autorisation européenne peut permettre à la France de modifier les conditions du paiement vert de la PAC. Demande acceptée le 28 août dernier et publiée le 27 septembre par arrêté : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2017/9/22/AGRT1724624A/jo/texte/fr « Nous regrettons que les dérogations ne puissent s'appliquer sur toute la Normandie. En effet, tous les départements normands, hormis celui de la Manche, sont considérés comme zones d'élevage touchées par la sécheresse, ainsi les agriculteurs manchois sont exclus de cette initiative qui leur aurait été bénéfique » indique Martial Lecoq, président de la CR Normandie, « comment peut-on définir une sécheresse locale ? Lorsque l’on parcourt le département de la Manche, il est facile de constater des zones abimées par la sécheresse ».   Concrètement, cet arrêté va permettre aux agriculteurs concernés de valoriser les jachères comme une culture à part entière sans modification du caractère « jachère ». Donc, en cas de contrôle, la jachère fauchée ou pâturée n’impliquera aucune baisse du paiement vert. Cela s’applique également sur les surfaces d’intérêt écologique « SIE », les jachères même pâturées ou fauchées resteront « SIE ». « Nous saluons cette initiative. L’élevage doit perdurer dans notre région malgré la crise, c’est vital pour la Normandie. Même si pour nous ceci ne représente qu’une rustine de plus, c’est une rustine qui permettra peut-être à certains éleveurs de tenir encore un peu dans l’espoir d’une sortie de crise» rajoute Martial Lecoq.

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