Dans son interview accordée à La Montagne, publié le 16 janvier, M. Chauzas, en tête sur une liste concurrente à celle de la Coordination Rurale,  se dit "très surpris de la présence de la Coordination Rurale. Elle ne veut vivre que des prix, sans soutien. Il faut qu'elle explique aux paysans comment elle va faire !". C'est bien volontiers que M. Gardette, tête de liste de la CR19 répond à cette invitation.

 


Tendre vers un idéal possible

M. Chauzas indique ne pas comprendre comment la CR peut défendre l'idée de vivre de prix plutôt que de primes. Si lui, a mis les genoux à terre et n'attend plus que le coup de grâce, les agriculteurs de la Coordination Rurale refusent d'être traités comme des « assistés ». Ils souhaitent obtenir une rémunération digne et juste du travail noble qu'ils effectuent : nourrir les Hommes.
Actuellement, le système d'aides tel qu'il est appliqué soumet les agriculteurs à une réglementation stricte et avilissante. Ainsi, pour que l'agriculteur puisse obtenir les aides qui lui permettront de (sur)vivre, il doit se plier à des règles rédigées par des « fonctionnaires » qui, bien souvent, ne connaissent que peu de choses à l'agriculture...
Lorsque la CR défend l'idée de prix plutôt que de primes, elle n'est pas une simple utopiste ! Ce qu'elle demande, c'est que les agriculteurs puissent vendre leur production à un prix rémunérateur, c'est-à-dire un prix qui couvre les coûts de revient et qui permette à l'agriculteur de tirer un revenu juste de son travail.
En France, sur 100€ dépensés pour l'alimentaire, moins de 8€ reviennent à l'agriculteur ! On peut légitimement s'interroger sur les revenus des autres maillons de la filière pour envisager un réajustement plus équitable et sur le prix que les consommateurs sont prêts à payer pour une alimentation de qualité.


Trouver des solutions alternatives pour survivre

La CR est bien consciente que, malheureusement, les prix rémunérateurs ne seront pas mis en place dès demain. Dans ces conditions, elle travaille activement à trouver des solutions pour permettre aux agriculteurs de « tenir le coup ». Elle propose ainsi des solutions pour limiter les coûts de production.
Elle demande notamment depuis des années que la vente directe de céréales entre céréaliers et éleveurs soit enfin autorisée (la France étant le seul pays européen l'interdisant). Ceci permettrait aux éleveurs d'acheter des grains à un prix intéressant car celui-ci serait amputé des marges que prennent habituellement les organismes stockeurs.
Par ailleurs, la CR se bat pour que les prix des productions suivent les variations des coûts de revient.
Enfin, elle demande une régulation européenne des productions qui permettrait de mettre un frein à la volatilité des prix.


Pourquoi la CR candidate en Corrèze ?

Dans son interview, M. Chauzas s'est dit « très surpris de la présence de la Coordination Rurale » à l'élection à la Chambre d'agriculture. A la CR, c'est cette remarque qui nous semble surprenante !
La présence de la CR à cette élection s'explique par le « ras-le-bol » des agriculteurs de Corrèze.
Depuis 2000, 500 ha corréziens perdent leur usage agricole chaque année. En 10 ans, le nombre d'exploitations a chuté de 21 % dans notre département. Notre agriculture bat de l'aile, et il est temps de lui donner un nouvel élan.
Parmi les listes candidates à l'élection, 2 font une petite « guéguerre » stérile (il y a une liste officielle FNSEA-JA et une liste dissidente). Leurs membres semblent être plus intéressés par « une place au chaud » à la Chambre que par les attentes réelles des agriculteurs.
Dans ces conditions, 23 agriculteurs ont décidé de se lever et de créer une liste CR. Droits dans leurs bottes, ils proposent autre chose aux agriculteurs de Corrèze. Leur objectif : faire de la Chambre d'agriculture la maison de TOUS les agriculteurs sans distinction et travailler activement, sur le terrain, au service de tous. La chambre CR ne sera ni un lieu de « planque », ni l'abri de disputes liées aux ego de « faux agriculteurs ».

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