Les craintes annoncées de la CR vont malheureusement se vérifier : le prix du lait va dangereusement chuter suite à une surproduction malsaine...

Sodiaal annonce la baisse

La lecture de la note de conjoncture du mois de mai de Sodiaal nous informe (page 3) que « la valorisation beurre-poudre pourrait se rapprocher du seuil de 250 €/T dès le mois de mai donc en juin pour le prix B payé au producteur ». Il apparaît donc que 8% du quota va être payé seulement 250€/T ! Ce prix s'avère excessivement bas, très loin des coûts de production !

Plus inquiétant encore : Sodiaal prévoit également « un prix qui pourrait baisser fortement dès le 4ème trimestre ».

Produire plus : la fausse bonne idée

Déjà en 2009, le COPA COGECA (regroupement des organisations syndicales et professionnelles agricoles dont la FNSEA est membre) annonçait que réguler la production était une erreur et qu'il était urgent de promouvoir les produits laitiers. Dépenser des milliers d'euros en publicité affirmant que « les produits laitiers sont nos amis pour la vie » est donc selon la FNSEA la solution pour permettre ainsi aux agriculteurs de vivre dignement de leur métier... Donc selon la FNSEA, le problème ne vient pas d'une surproduction, mais plutôt d'une sous-consommation...

Récemment, dans une interview accordée à LSA (Libre Service Actualités, revue spécialisée dans la Grande Distribution), Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, déclarait : « Il faut produire plus et à moins cher ». Avec la fin des quotas, M. Beulin craint que la France ne puisse plus être un acteur européen, et encore moins mondial. La dérégulation en matière de quota, ajoutée au maintien de contraintes franco-françaises n'est à l'évidence pas une solution pour peser sur l'économie internationale ! Comment être compétitif face à des pays qui produiront de toute façon à des coûts inférieurs aux nôtres ?

Régulation : la seule solution

Pour la CR, seule la régulation de la production à l'échelle européenne permettra de sortir les éleveurs de la spirale baissière dans laquelle la politique européenne de libéralisation les entraîne depuis des années. Les agriculteurs de la CR préfèrent produire des quantités moindres, de bonne qualité et payé à un prix juste. Il est évident que ça n'est pas la surproduction qui va leur permettre d'obtenir une rémunération décente ! Même les américains, pourtant champions du libéralisme, veulent revenir à un système de régulation de la production ! Système qui, rappelons le, permet aux éleveurs canadiens d'être les mieux payés au monde ! Par ailleurs, les producteurs français ne peuvent pas se battre sur le marché mondial en ayant des contraintes franco-françaises.

La CR demande dès à présent que la contractualisation telle qu'elle a été imposée aux éleveurs soit revue. Les producteurs doivent garder la maîtrise de la production sans quoi les industriels s'arrangeront toujours pour entretenir une surproduction qui tire les prix vers le bas. La CR réaffirme qu'il faut une organisation de producteurs transversale pour éviter une nouvelle « guerre » des prix sur le lait de consommation.

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