La Coordination Rurale de Saône-et-Loire n'a pas participé aux réunions organisées à l'intention des éleveurs les 18, 19 et 20 mai à Saint-Désert, Autun et Charolles et pour cause, ses responsables dénoncent vivement l'hypocrisie de ces rencontres dans lesquelles règne le double discours de la FNSEA.

Quelle ne fût pas la surprise des administrateurs de la CR71 lorsqu'ils reçurent une invitation à des « ateliers débats » conjointement organisés par la FDSEA, la Chambre d'agriculture, le GDS et les JA de Saône-et-Loire !

Inutile de s'attarder sur l'appropriation inacceptable des fonds de la Chambre d'agriculture par la FDSEA afin d’organiser sa propre campagne de communication. Rappelons simplement que la Chambre d'agriculture est financée par tous les agriculteurs, quelle que soit leur couleur syndicale, et que cet argent n'a pas vocation à sponsoriser les actions de la FNSEA ou des JA.

Passons sur les illustrations pseudo-humoristiques qui placent cette coalition comme le sauveur des agriculteurs « enlisés » sous le poids des charges et des restrictions. Demandons-nous simplement qui les a poussés dans la boue en premier lieu.

Mais penchons-nous un peu plus sur l'objet de cette invitation : des rencontres « pour écouter, pour critiquer et pour échanger entre éleveurs ».

« Pour écouter » ? Mais écouter qui ? Des représentants censés les défendre et qui, éblouis par le pouvoir, se sont rendus coresponsables de la crise ? Si les agriculteurs sont aujourd'hui au bord du précipice, la responsabilité revient à un syndicalisme majoritaire qui met tout en œuvre pour détruire l'agriculture.

« Pour critiquer » ? Critiquer quoi ? Une politique libérale contraire à l'intérêt des agriculteurs ? Un syndicat défendant les coopératives et l'industrie agroalimentaire qui tirent les prix vers le bas ? Un président national qui sert ses propres intérêts avant ceux de « sa » profession ? La liste pourrait s'avérer bien longue…

« Pour échanger » ? La FNSEA tenterait-elle de renouer le dialogue avec un monde agricole qu'elle a brisé dans le but d'éviter d'en payer les pots cassés aux prochaines élections ? Pour rappel, les cellules de crise ont été mises en place dans le courant de l'été 2015, alors attendre près d'un an pour se poser des questions paraît tout de même assez étrange pour le principal négociateur des politiques qui ont conduit les agriculteurs dans l'impasse.

Il y a un fossé entre les revendications du terrain et les solutions négociées au niveau national par les dirigeants du syndicat majoritaire. Les agriculteurs sont fatigués de ces belles paroles et leur colère est légitime. Ce qu'ils veulent vraiment, ce ne sont pas des aides pour compenser la chute des prix, mais bien des prix rémunérateurs ! Voilà la véritable solution à la crise, et la CR la revendique depuis 1992 ! Il est temps pour les agriculteurs de se tourner vers des représentants qui leur ressemblent, les comprennent et partagent la réalité de leur quotidien.

Les responsables de la CR71 rappellent que la Coordination Rurale est un syndicat indépendant de toute organisation économique ou politique, représentatif et reconnu par les pouvoirs publics. Il n'appartient qu'aux agriculteurs de se saisir de cet outil et de soutenir les bons représentants ; car seule la Coordination Rurale peut « renverser » la table et exiger de nos décideurs nationaux qu'ils reprennent la main sur la politique agricole.

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