Les éleveurs et l’ensemble des agriculteurs de la Coordination Rurale (CR) sont stupéfaits du drame intervenu en Saône-et-Loire. Comment un contrôle a-t-il pu aboutir à la mort d'un homme ?

Quelles que soient les raisons ayant pu conduire cet éleveur de 37 ans à faire face aux forces de l'ordre, la CR ne peut accepter que les éleveurs soient maltraités par l'administration au point d’en arriver à des gestes aussi désespérés. Et pour cause, les différents services de l’État multiplient les contrôles en ferme sans prendre en considération les facteurs humains. Isolement, hausse de la charge de travail, problèmes financiers... sont le quotidien de tous les éleveurs depuis trop longtemps. Dans ce contexte, il est difficilement acceptable, voire intolérable, de subir le harcèlement que représentent les contrôles conduits aveuglément, sans tenir compte de la détresse humaine et sociale, et qui peuvent, vu les enjeux financiers, conduire à la faillite.

Ces situations difficiles devraient faire l’objet, dès qu’elles sont connues, de signalements aux organismes sociaux et professionnels susceptibles de venir en aide aux agriculteurs plutôt que d’engendrer des mesures de rétorsion qui ne font qu’aggraver la détresse psychologique des personnes concernées.

L'État qui ne respecte pas ses engagements en ne versant pas dans les délais convenus les aides PAC qui engendrent les contrôles, serait bien avisé de ne pas traiter les agriculteurs comme des suspects potentiels lors des innombrables contrôles qu’il leur inflige. Il devrait plutôt s’inspirer des pratiques de nos voisins européens qui accompagnent les agriculteurs dans leurs démarches au lieu de les harceler. Depuis plusieurs années, la CR demande une mise en place de contrôles pédagogiques sans sanction pour aider les agriculteurs à se mettre en règle. Dans le cas présent, un contrôle pédagogique, sans présence des forces de l’ordre, avec l’appui des syndicats ou de toute personne compétente choisie par l’agriculteur, dès les premiers signes de difficultés aurait certainement permis d’éviter la catastrophe.

« Nous allons demander à être reçus au plus vite par le préfet, il est urgent de repenser le système et de soutenir les agriculteurs plutôt que de les punir pour éviter un autre dénouement tragique » déclare Gilles Rizard, président de la Coordination Rurale de Saône-et-Loire.

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