Suite au courrier que la CR58 a envoyé à tous les candidats aux élections législatives 2017 sur les circonscriptions de la Nièvre (voir l’article), M. Charles-Henri Gallois et M. Jean De Rohan-Chabot, candidats UPR, ont répondu d’une seule et même voix à nos questions.

Charles-Henri Gallois Candidat UPR sur la 1ère circonscription

Jean De Rohan-Chabot Candidat UPR sur la 2e circonscription

1) Si vous êtes élu(e), quelle est la première mesure que vous appliquerez pour l’agriculture ?

Comme vous le savez sans doute, l’UPR souhaite sortir de l’UE et de l’OTAN. Cela permettrait entre autres de mettre en place des barrières douanières protectrices et modulables (interdites par l’article 32 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ), comme le font nos voisins suisses, et de ne plus souffrir de rétorsions géopolitiques pour des guerres qui ne sont pas les nôtres, comme c’est le cas des sanctions vis-à-vis de la Russie qui mettent en péril la filière porcine.

2) Le développement durable et numérique des territoires vise à préserver cinq équilibres : économique, sociétal, environnemental, mais aussi culturel et territorial. Qu’allez-vous entreprendre pour que les zones rurales de la Nièvre ne restent pas abandonnées face à l’évolution des nouvelles technologies (internet- téléphonie) et qu’elles puissent en bénéficier pleinement et à coût égal ?

C’est la conséquence directe de notre appartenance à l’UE pour au moins deux raisons : - la mise en concurrence de nos services publics par l’article 106 du TFUE, ce qui impose une logique de rentabilité qui exclut de facto les territoires ruraux comme la Nièvre. - les collectivités territoriales ne peuvent pas palier à cela car les Grandes Orientations des Politiques Économiques (GOPÉ) de l’UE imposent une austérité constante qui a amené entre autres la baisse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) et l’impuissance des pouvoirs publics. Par des services publics forts, nous pourrons enfin couvrir les zones blanches à un prix égal, comme c’est leur vocation. J'insiste d'ailleurs sur le fait qu'il s'agit d'une élection nationale et pas locale comme veulent le faire croire des candidats qui enfument les électeurs. Notre idée est d'avoir un plan national qui aide les zones rurales dont la Nièvre mais un député n'a pas le pouvoir ni la capacité de faire un plan spécifique pour la Nièvre. Prétendre le contraire serait vous mentir, or l'UPR se fait un point d'honneur à parler à l'intelligence de ses concitoyens et à ne pas faire de promesses fumeuses et inapplicables.

3) Les zones intermédiaires ou « à faible potentiel » agronomique sont nombreuses dans la Nièvre mais la répartition des aides de la PAC décidée par le gouvernement ne permet pas aux agriculteurs concernés par ce zonage de s’assurer un juste revenu. Les trésoreries en souffrent, d’autant plus que nous venons d’essuyer 3 années successives de mauvaises récoltes. Qu’envisagez-vous de faire pour aider les exploitations en zones intermédiaires à surmonter ces difficultés ?

Il faut rappeler aux agriculteurs que la PAC est notre argent : nous donnons chaque année 23 milliards d’euros à l’UE qui nous en restitue 14 dont la PAC, c’est donc une perte sèche de 9 milliards d’euros par an. Par ailleurs la PAC a une logique ultra productiviste et inégalitaire avec une répartition qui laisse à désirer. Nous remplacerons donc la PAC par une PNA (Politique Nationale Agricole) qui aura le même niveau de subvention (voir davantage) mais avec une logique plus égalitaire, en prenant mieux en compte des critères tels que l’aménagement du territoire ou le respect de l’environnement.

4) Les accords de libre-échange (Ceta) ratifiés par l’Union européenne annoncent des conséquences désastreuses sur la filière viande bovine. Les éleveurs allaitants, déjà mis à mal par la crise agricole et la chute du prix de la viande, seront frappés de plein fouet par ces distorsions de concurrence. Sans aides ou mesures de protection, les élevages du département seront amenés à disparaître. Que comptez-vous faire pour aider les éleveurs et redresser la filière ?

L'UPR est contre le TAFTA et le CETA pour plusieurs raisons : - sur la forme, ces accords sont négociés par un Commissaire européen qui représente les intérêts divergents de 27 pays. Il ne représente donc que lui-même dans un processus complètement anti-démocratique. C'est aussi un scandale énorme que de nombreuses dispositions du CETA soient déjà mises en place avant même la ratification par les parlements nationaux en raison du « droit » européen. Si nous ne sortons pas de l'UE, comme le propose l'UPR depuis maintenant 10 ans, ces types d'accords continueront, d'autant que l'UE ne protège déjà plus depuis bien longtemps du fait des traités, et notamment du traité de Maastricht. - sur le fond, le libre-échange total est une absurdité qui conduit au moins-disant social et au niveau mondial à un retard systémique de la demande par rapport à l’offre, via une compression des salaires, vus non plus comme une composante de la demande globale mais comme un coût qu’il faut compresser. Nous ne sommes pas pour l'autarcie, bien évidemment, mais le libre-échange ne doit se faire qu'avec des pays avec des normes sociales et environnementales comparables. Cela doit être fait par secteur car il y a des différences notables par secteur, même pour des pays à niveau de vie équivalent (c'est notamment le cas de l'agriculture entre le Canada ou les États-Unis et la France). Un autre point de ces accords pose un problème démocratique majeur : les tribunaux d'arbitrage privé. Il s'agit d'un retour aux féodalités où les États pourront être condamnés pour leur choix démocratiques face aux multinationales.

L’UPR a toujours été à la pointe sur ces questions et j’ai moi-même consacré toute la troisième partie de ma conférence, disponible en ligne, avec une partie spécifique sur le TAFTA, à partir de 1h44min au lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=W1GR1QWplUM

5) La gestion des populations de grand gibier et de nuisibles pose problème dans le département. Les agriculteurs victimes de dégâts, désabusés face aux faibles propositions d’indemnisations ou aux solutions inappropriées sont de moins en moins nombreux à les déclarer (les estimations coûteuses pouvant même être laissées à leur charge). Pour remédier à cette situation, le dialogue avec la fédération de chasse est à reconstruire. Quelle est votre position sur le sujet ?

Il y a en effet un dialogue à établir de manière pragmatique en réunissant les différents acteurs pour arriver à une solution de bon sens et d’équilibre. Quitte à passer par un référendum local en cas de blocage.

6) Les agriculteurs sont actuellement frappés par une crise sans précédent dont la fin ne semble pas se profiler. Difficultés financières, pression administrative, détresse psychologique… si la situation ne s’améliore pas, beaucoup d’agriculteurs seront contraints de mettre la clé sous la porte d’ici un an, malgré les dispositifs d’aides mis en place, souvent inaccessibles de par leurs critères d’éligibilité. Quelles solutions proposerez-vous pour soutenir les agriculteurs en difficulté ?

J’ai expliqué lors des réponses aux questions précédentes que cette situation est la conséquence directe de notre appartenance à l’UE. Les agriculteurs, contrairement au mythe de la PAC, seront les premiers gagnants et bénéficiaires de notre sortie de l’UE. Nous ne nous arrêtons pas là puisque nous souhaitons dans une optique d’aménagement du territoire arrêter enfin la baisse tendancielle du nombre d’agriculteurs avec un grand plan national. L’objectif étant de faire remonter d’ici la fin du quinquennat le nombre d’agriculteurs à 600 000 !

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