Pendant près de 4h, les représentants départementaux de la Coordination Rurale (2e syndicat agricole en France) ont échangé sur différents sujets avec le préfet. Au cours de ces échanges particulièrement constructifs, Joël Mathurin a assuré porter un grand intérêt aux questions touchant le secteur agricole. Un point important qui aidera peut-être à faire bouger quelques lignes agricoles à la fois nationales et départementales.
Découverte de l’agriculture de conservation des solsAlors que l’agriculture nivernaise traverse une crise sans précédent, dont beaucoup d’exploitants auront du mal à se remettre, la CR58 a pu accueillir le préfet du département afin de lui faire découvrir, au-delà de l’agriculture conventionnelle ou de l’agriculture BIO, un autre concept reposant principalement sur le respect du sol. Il s’agit de l’agriculture de conservation des sols, reposant sur 3 principes indissociables : la rotation,la couverture permanente et le non travail du sol.
Cette méthode, respectueuse de l’environnement, permet de limiter les charges tout en préservant les rendements : « j’élève mon sol, déclare Lydie Deneuville. Il est vivant et je me dois de le respecter, de le nourrir et le maintenir en bonne santé, en l’améliorant avant de le transmettre aux générations futures. » Le préfet a ainsi pu prendre conscience que, dans la Nièvre, les agriculteurs sont capables de se remettre en cause, de s’adapter et d’innover.
Les difficultés locales La discussion s’est ensuite tournée vers le bilan provisoire des moissons, dont les rendements ainsi que la qualité sont très variés dans le département, du fait des problèmes de gel, d’échaudage et de pluie. Autre sujet abordé : les problèmes de dégâts de gibier. Nombreux sont les éleveurs du département à s’interroger sur les risques sanitaires qu’encourent leurs troupeaux du fait de la propagation de maladies par le sanglier vecteur (Aujeszky, Tuberculose,…), les parcelles non chassées de moins de 20 ha, et les lâchers frauduleux. Une crise nationale La CR58 a également alerté sur les nouvelles orientations de la PAC 2018 : dans le contexte actuel, elle souhaite : ➢un maintien du paiement redistributif à 10%, ➢une révision du système d’aides couplées animales suite aux effets pervers d’enveloppes fermées. ➢des aides couplées végétales réservées aux seuls agriculteurs sans confiscation possible par les organismes ou interprofessions ➢ une valorisation des jachères en période de sécheresse sans tracasserie administrative. ➢La CR refuse tout transfert du 1er vers le 2ème pilier. ➢Enfin elle souhaite qu’avant tout changement, l’administration soit en capacité d’assumer afin d’éviter de retomber dans les travers de 2015, avec des ATR et leurs conséquences désastreuses sur nos exploitations.Enfin, la Coordination Rurale a expliqué au préfet les fortes attentes des agriculteurs concernant les États généraux de l’alimentation qui doivent débuter fin août. L’agriculture est source de richesses pour notre pays mais alors où va cet argent ? Seuls des prix rémunérateurs payés aux producteurs pourront les sortir de la détresse actuelle et leur redonner dignité.
Les participants ont pu partager un pot de l’amitié pour clôturer cette après-midi de débat.
