A moins d'une semaine du premier tour des élections législatives, la Coordination Rurale de la Nièvre (CR58) a envoyé un courrier à tous les candidats se présentant sur les 2 circonscriptions du département.
L’objectif : interpeller les potentiels futurs députés sur les problématiques agricoles, les difficultés des agriculteurs et l’importance du pluralisme syndicale tout en les questionnant sur leurs positions.
Madame, Monsieur,
Vous êtes candidat(e) dans l’une des deux circonscriptions de la Nièvre.
Le vote de nos concitoyens peut donc vous amener à représenter notre département à l’Assemblée nationale. Sur la question agricole, vous aurez notamment à y défendre les productions de notre territoire, et certainement à vous prononcer sur une nouvelle loi d’orientation agricole qui nous l’espérons dépoussiérera le droit rural, encouragera les installations et le renouvellement des générations avec une révision du statut du fermage et du droit foncier.
Concernant les problématiques nivernaises, la révision des zones défavorisées simples est également un dossier auquel nous prêtons une grande attention, car il est essentiel de prendre en compte le faible potentiel agronomique des sols nivernais et leur forte exposition aux aléas climatiques. Beaucoup d'agriculteurs nivernais se trouvent dans l'incapacité de réaliser des démarches administratives en ligne (PAC, MSA, TVA…). Cet obstacle départemental nécessite des déplacements à répétition, coûteux et chronophages pour les exploitants, et constitue un véritable frein pour l’évolution de nos structures. Assurer un réseau internet et de téléphonie accessible à tous dans la Nièvre est indispensable. Concernant les zones Natura 2000, le budget consacré à la dotation pour l’indemnisation des agriculteurs ayant contractualisé ne représente que 47% des besoins sur le site Decize-Imphy, voire même seulement 30% dans certains zonages de Bourgogne. Dans ce contexte, comment convaincre les agriculteurs à s'impliquer et/ou à continuer dans une démarche contraignante sans financement acceptable pour les accompagner ?
Les agriculteurs de la Coordination Rurale, le second syndicat agricole français, sont devenus des interlocuteurs incontournables. En plus des sujets abordés ci-dessus, nous proposons des pistes concrètes pour la gestion intelligente de l’eau et des ressources, les OGM ou la TVA sociale… Par ailleurs, nous sommes attachés à l’Europe mais nous souhaitons une PAC réformée en profondeur qui garantisse aux agriculteurs des prix, et plus de sécurité avec la mise en place d’outils de régulation des marchés.
Vous trouverez joint à ce courrier un dossier qui reprend nos propositions en matière d’agriculture. Nous souhaiterions maintenant connaître les vôtres. Aussi, nous vous proposons de répondre aux questions suivantes :
1) Si vous êtes élu(e), quelle est la première mesure que vous appliquerez pour l’agriculture ?
2) Le développement durable et numérique des territoires vise à préserver cinq équilibres: économique, sociétal, environnemental, mais aussi culturel et territorial. Qu’allez-vous entreprendre pour que les zones rurales de la Nièvre ne restent pas abandonnées face à l’évolution des nouvelles technologies (internet- téléphonie) et qu’elles puissent en bénéficier pleinement et à coût égal ?
3) Les zones intermédiaires ou « à faible potentiel » agronomique sont nombreuses dans la Nièvre mais la répartition des aides de la PAC décidée par le gouvernement ne permet pas aux agriculteurs concernés par ce zonage de s’assurer un juste revenu. Les trésoreries en souffrent, d’autant plus que nous venons d’essuyer 3 années successives de mauvaises récoltes. Qu’envisagez-vous de faire pour aider les exploitations en zones intermédiaires à surmonter ces difficultés ?
4) Les accords de libre-échange (Ceta) ratifiés par l’Union européenne annoncent des conséquences désastreuses sur la filière viande bovine. Les éleveurs allaitants, déjà mis à mal par la crise agricole et la chute du prix de la viande, seront frappés de plein fouet par ces distorsions de concurrence. Sans aides ou mesures de protection, les élevages du département seront amenés à disparaître. Que comptez-vous faire pour aider les éleveurs et redresser la filière ?
5) La gestion des populations de grand gibier et de nuisibles pose problème dans le département. Les agriculteurs victimes de dégâts, désabusés face aux faibles propositions d’indemnisations ou aux solutions inappropriées sont de moins en moins nombreux à les déclarer (les estimations coûteuses pouvant même être laissées à leur charge). Pour remédier à cette situation, le dialogue avec la fédération de chasse est à reconstruire. Quelle est votre position sur le sujet ?
6) Les agriculteurs sont actuellement frappés par une crise sans précédent dont la fin ne semble pas se profiler. Difficultés financières, pression administrative, détresse psychologique… si la situation ne s’améliore pas, beaucoup d’agriculteurs seront contraints de mettre la clé sous la porte d’ici un an, malgré les dispositifs d’aides mis en place, souvent inaccessibles de par leurs critères d’éligibilité. Quelles solutions proposerez-vous pour soutenir les agriculteurs en difficulté ?
Nous vous serions très reconnaissants de prendre le temps de réfléchir à ces questions. Vous pouvez envoyer vos réponses à notre siège administratif, aux coordonnées indiquées en pied de page. Sauf indication contraire de votre part, vos réponses feront l’objet d’une communication sur notre site Internet afin d’informer nos adhérents et de les éclairer sur vos positions.
Dans le cadre de vos fonctions sachez que nous resterons disponibles afin de vous exposer plus en détail nos positions.
Nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de nos sentiments respectueux.
Lydie Deneuville Présidente de la CR58
Un dossier regroupant les propositions de la Coordination Rurale accompagnait le courrier.
Pour y accéder : cliquez sur l’image → mmmLa CR58 attend maintenant les réponses des candidats qui seront publiées au fur et à mesure sur notre site Internet. Pensez à le consulter régulièrement pour être tenu informé !
