A l’appel de la Coordination Rurale nationale, 7 agriculteurs de la CR de la Nièvre ont passé la nuit dans le bus pour rejoindre au petit matin les quelques 300 agriculteurs de la CR rassemblés pour dénoncer les importations de soja OGM qui les tuent.

ESCALE n°1 au port de Lorient

Dès 7h30, près de 300 agriculteurs faisaient de pied de grue devant les grilles du port du Lorient. Visiblement au courant de notre action, le port avait pris ses dispositions pour verrouiller les différentes entrées. Après avoir négocié et essuyé plusieurs refus pour y pénétrer pacifiquement, nous avons finalement décidé de forcer le passage. Une fois à l’intérieur, nouveau barrage : impossible de procéder à un prélèvement ! Loin d’être découragés par plusieurs heures de négociation infructueuses, les agriculteurs ont encore forcé les choses en procédant sous contrôle d’huissier à un prélèvement de soja. Alors que la Coordination Rurale met un point d’honneur à mener des actions pacifiques, elle n’a pas eu le choix cette fois-ci que de hausser le ton comme l’explique Bernard Lannes, président national de la CR : « nous sommes des agriculteurs responsables, nous ne sommes pas venus ici pour voler du soja ! Nous avons essayé de faire les choses dans les règles en expliquant nos motivations à la direction du port, mais sans résultat. Il était hors de question de repartir les mains dans les poches ! Nous voulons dénoncer ces importations massives qui ne respectent pas nos propres règles de production et qui nous font crever ! ».

ESCALE n°2 à Montoir (St Nazaire)

L’action s’est poursuivie en début d’après-midi au port de Montoir (Loire-Atlantique) où, là encore, nous étions attendus : une centaine de dockers étaient présents pour nous bloquer l’accès au port. Le dialogue s’est alors engagé avec ces derniers, très tendu à la base mais de plus en plus intéressant au fur et à mesure. Une petite délégation a pu pénétrer dans l’enceinte pour récupérer des bordereaux de livraison attestant que la marchandise était bien du soja OGM.

STOP au soja OGM !

Grâce aux analyses qui seront menées sur les prélèvements de soja effectués, la Coordination Rurale entend prouver qu’il s’agit de soja OGM… mais pas seulement : « nous voulons montrer la vérité sur ce que les consommateurs retrouvent dans leurs assiettes », explique Bernard Lannes. « En France, nous ne traitons pas les cultures au glyphosate, nous traitons seulement les mauvaises herbes », ce qui n’est pas le cas du Brésil, d’où provient une partie du soja importé comme l’explique Nicolas Jaquet, président de l’OPG : « alors que l’on projette d’interdire aux agriculteurs européens l’utilisation du glyphosate entre 2 cultures, donc sans risque de résidu dans les récoltes, le soja importé est pulvérisé 2 à 3 fois en végétation avec du Roundup (nom commercial), car les variétés OGM sont résistantes à cet herbicide ». Et si cela expliquait l’origine des résidus décelés sur des graines ingérées chez nous… ?! Le 27 novembre prochain, l’Union européenne doit se prononcer sur l’avenir de cet herbicide.

Dans l’hypothèse où il serait interdit en Europe, la Coordination Rurale se battra pour que toutes les importations de soja, maïs, colza et coton OGM (utilisé pour produire des gazes stériles, des tampons hygiéniques…) soient interdites et pour qu’une alternative aussi efficace et peu coûteuse soit proposée aux agriculteurs ! Hors de question d’accepter une nouvelle distorsion de concurrence ; hors de question de devenir une nouvelle fois la vache à lait des industriels !

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