Suite au courrier que la CR21 a envoyé à tous les candidats aux élections législatives 2017 sur les circonscriptions de Côte-d’Or (voir l’article), les cinq candidats pour la France Insoumise ont répondu d'une seule et même voix.

Arnaud Guvenatam Candidat FI sur la 1ère circonscription

Patricia Marc Candidate FI sur la 2e circonscription

Stéphane Guinot Candidat FI sur la 4e circonscription

Elisabeth Kremer Candidat FI sur la 5e circonscription

Boris Obama Candidat FI sur la 3e circonscription

"Nous avons pris connaissance avec grand intérêt de votre sollicitation sur un sujet qui nous est apparu central dans le projet politique que nous avons co-construit pour notre pays. Les questions de production agricole et de consommation sont fondamentales et intimement liées. Les choix politiques qui sont faits en la matière sont donc cruciaux pour répondre au premier besoin d’une population, se nourrir, assurer sa sécurité alimentaire, que ce soit en quantité ou en qualité.

Nous vous renvoyons vers deux des livrets thématiques qui ont été rédigés lors de l’année écoulée, et qui reprennent nos analyses et nos propositions en matières de production agricole, d’alimentation et de vie rurale.

Afin de répondre, brièvement nous l’entendons, aux cinq points soulevés dans votre courrier, veuillez trouver ci-dessous la réponse des candidat-es insoumis-es qui trouvent leur cohérence dans le programme commun que nous porterons à l’Assemblée nationale, l’Avenir en Commun.

1) Si vous êtes élu(e), quelle est la première mesure que vous appliquerez pour l’agriculture ?

Notre première mesure... question toujours difficile à trancher, ce pourquoi nous vous en proposons deux. Pour une question de santé publique, qui concerne d’abord celle des agriculteurs, et pour la préservation des insectes pollinisateurs indispensables à tant de productions agricoles, nous nous battrons pour l’interdiction des glyphosates et des néonicotinoïdes. Par ailleurs nous proposerons la création d’EPFR (établissement publics fonciers ruraux) refondant et élargissant les missions des Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER), au service d’une plus grande cohérence entre les divers instruments, d’une politique favorable au développement de l’agriculture écologique et paysanne et de la baisse du prix du foncier.

2) Les zones intermédiaires ou « à faible potentiel » agronomique sont nombreuses en Côte-d’Or mais la répartition des aides de la PAC décidée par le gouvernement ne permet pas aux agriculteurs concernés par ce zonage de s’assurer un juste revenu. Qu’envisagez-vous de faire pour aider les exploitations en zones intermédiaires à surmonter ces difficultés ?

Au-delà de la classification des terres agricoles, il y a un nécessaire changement de logiciel à prendre en compte dans le cadre de la négociation de la PAC 2020. Garantir une juste et stable rémunération des producteurs agricoles implique de repenser le mode d’attribution des subventions restant aujourd’hui surtout dépendantes de la taille des exploitations. Une refonte des critères d’attribution des subventions publiques qui doivent aussi être repensées sur la base de l’utilité commune et du mode de production (favoriser les reconversions vers des modes d’agriculture paysanne ou biologique, garantir les avances sur trésorerie sans délai…).

3) Les accords de libre-échange (Ceta) ratifiés par l’Union européenne annoncent des conséquences désastreuses sur la filière viande bovine. Les éleveurs allaitants, déjà mis à mal par la crise agricole et la chute du prix de la viande, seront frappés de plein fouet par ces distorsions de concurrence. Que comptez-vous faire pour aider les éleveurs et redresser la filière ?

Sur la question de la libéralisation des marchés agricoles, nous combattrons avec force tous les traités de libre-échange qui introduiront de fait une distorsion de concurrence accrue ainsi qu’une course au productivisme néfaste pour les producteurs, les consommateurs et pour l’environnement. Cette lutte implique évidemment celle de l’interdiction du brevetage du vivant, et notamment de la mainmise de grands groupes agroalimentaire sur les semences.

4) Les agriculteurs touchés par les dégâts de gibier sont de moins en moins nombreux à les déclarer, désabusés par de faibles indemnisations et des expertises coûteuses souvent laissées à leur charge. Pour remédier à cette situation, le dialogue avec les fédérations de chasseurs est à reconstruire. Quelle est votre position sur le sujet ?

En ce qui concerne les dégâts causés par les gibiers, votre sollicitation soulève un point d’intérêt à étudier ensemble. Les trois dernières propositions lues dans le dossier législative que vous nous avez transmis nous apparaissent pertinentes et matière à discussion. Nous nous tenons à votre disposition pour échanger, tout particulièrement, sur la question.

5) Les agriculteurs sont actuellement frappés par une crise sans précédent, et dont la fin ne semble pas se profiler. Difficultés financières, pression administrative, détresse psychologique… si la situation ne s’améliore pas, beaucoup d’agriculteurs seront contraints de mettre la clé sous la porte d’ici un an. Quelles solutions proposerez-vous pour soutenir les agriculteurs en difficulté ?

Votre dernière question est vaste. Elle concerne, au sens large, les conditions de travail, de rémunération et de vie des agriculteurs. La concentration des exploitations agricoles est un problème majeur qui suit la logique défendue depuis des décennies dans le cadre du développement d’une politique agricole productiviste qui favorise la monoculture risquée économiquement et destructrice de l’environnement et l’endettement des agriculteurs pour s’installer et se procurer intrants coûteux et machines agricoles démesurées. Les causes de la précarisation des agriculteurs, et de la perte de sens de ces métiers, sont multiples : endettement pour l’installation ou la « mise aux normes », instabilité des prix agricoles, distorsion de concurrence, désertification du monde rural (perte de services publics et d’activités artisanales ou industrielles)… Nous vous renvoyons une seconde fois à la lecture attentive de nos livrets thématiques qui ont pour ambitions de présenter un bilan global de la faillite du modèle agricole et alimentaire productiviste et de proposer un modèle de développement des espaces ruraux et du secteur agricole à long terme.

En vous remerciant par avance pour votre étude attentive et critique de nos propositions, nous nous tenons à votre disposition pour construire le plus rapidement possible notre Avenir en commun."

Dans la même catégorie

Bourgogne Franche-Comté
CR 58
Bourgogne Franche-Comté
CR 71