Suite au courrier que la CR21 a envoyé à tous les candidats aux élections législatives 2017 sur les circonscriptions de Côte-d'Or (voir l'article), M. Patrick Delezenne et Mme Sandra Wagner, candidats UPR sur la 1ère et la 4ème circonscriptions, ont répondu.

Patrick DELEZENNE

candidat UPR sur la 1ère

« Sachez que j'ai peu de chance d'être élu. Mais je souscris pleinement à vos propos :

  • La disparition de l'agriculture est un scandale ; L'union européenne (que nous voulons quitter) promeut (article 39 du TFUE) une agriculture sans agriculteur. Elle roule pour Monsanto et d'autres firmes de cet acabit.
  • Notre programme consiste à repeupler nos campagnes, ce qui passe par une agriculture plus raisonnée, plus d'agriculteurs et des prix adaptés (selon le modèle du commerce équitable).

Je vous invite à me retrouver le 2 juin à Fontaine-les-Dijon, avenue De Gaulle, Centre Pierre Jacques à 20h. J'y donne une réunion publique et vous aurez l'occasion de vérifier nos convergences de vues. »

« Je vous remercie de l'attention que vous portez à notre mouvement politique, l'Union Populaire Républicaine. J'ai lu par ailleurs vos documents avec une très grande attention puisque la défense de l'agriculture mais aussi de la culture, de l'école et de l'université sont mes principaux chevaux de bataille et le resteront vaille qui vaille. J'ai vécu en Moselle-Est du côté de Sarreguemines à la campagne dans une famille ouvrière et paysanne si l'on peut dire...

La première mesure que nous prendrons, aussitôt élus, c'est de défendre avant toute chose la sortie de l'Union Européenne, de l'Euro et de l'Otan car il est impossible de réformer quoique ce soit dans les traités européens puisque l'article 48 du TFUE exige pour le moindre changement de virgule des traités, l'UNANIMITE des États-Membres. En somme il est nécessaire d'obtenir l'accord de 28 pays membres de l'UE et cette validation doit ensuite être ratifiée par référendum par les 28 peuples correspondants. Il nous faut donc 56 signatures. Alors évidemment que nous pourrions négocier en théorie ou du reste sur le papier, mais cela prendrait un nombre considérable d'années et pendant ce temps, l'agriculture continuera de sombrer. Et tous les partis qui vous disent le contraire, vous mentent, c'est ceci la triste réalité.

Sandra WAGNER

candidate UPR sur la 4e circonscription

C'est pourquoi nous préconisons de sortir de ce système pour que nous puissions, nous, peuple français, reprendre les rennes de notre destin et appliquer une politique que nous aurons nous-mêmes choisie, quelle que soit d'ailleurs la couleur politique du mouvement désigné. De plus, j'attire votre attention sur les négociations actuelles sur le TAFTA et le CETA qui se font dans le dos des Français, sans que ces derniers ne soient informés des conséquences phénoménales de ces traités ou même qu'ils soient d'accord puisque personne ne leur a demandé leur avis sur cette question. Le CETA, je le précise, se négocie actuellement avec l'UE. Nous nous opposons avec la plus grande fermeté à ces deux traités et nous ferons de même dans l'hémicycle.

En outre, j'attire également votre attention sur le fait que plusieurs articles du TFUE ou Traité de Fonctionnement de l'Union Européenne mettent à mal et détruisent les fondements mêmes de notre agriculture qui a toujours fait la fierté de notre Nation. La France a toujours été le grenier de l'Europe.

À titre d’illustration, on mentionnera par exemple, dans le TFUE, les articles 26 (alinéa 2), 28 (alinéa 1 et 3), 30, 34 et 119 (alinéa 2). Sans que l’écrasante majorité des Français n’en aient conscience le moins du monde, ces articles imposent une ouverture totale du marché agricole et, dans le même temps, interdisent de protéger les productions locales et nationales du dumping social, salarial, sanitaire et environnemental que subissent nos agriculteurs depuis les 22 ans et demi qu’est entré en vigueur le Traité de Maastricht. Les textes européens traquent tout ce qui peut s’apparenter de près ou de loin à des quotas, des taxes, des aides publiques, une dépréciation compétitive de la monnaie, ou l’interdiction d’importation d’un produit.

La conséquence de cette chasse frénétique, obsessionnelle, à la moindre mesure de protection sectorielle est aussi simple qu’inéluctable : puisque les salaires agricoles sont plus élevés et que les réglementations sont plus sévères en France que dans le reste de l’UE – a fortiori que dans le reste du monde -, les charges d’exploitation y sont aussi nettement plus élevées. La mise en concurrence sans protection contraint donc les agriculteurs français, encore plus que les agriculteurs des autres pays de l’UE, à lutter pour leur survie en accroissant sans cesse leur productivité.

L’alternative dans laquelle ils sont placés ne souffre aucune discussion : soit ils parviennent à obtenir toujours plus de rendement, soit ils mettent la clé sous la porte.

Pendant de nombreuses années, cette course au rendement et à la survie s’est traduite par un agrandissement constant des surfaces d’exploitation, une intensification des cultures, la traque des pertes de production et un recours croissant aux engrais et pesticides. De plus, les multinationales de la distribution et de l’agro-alimentaire, dont les lobbyistes sont omniprésents dans les couloirs de Bruxelles, ne sont pas précisément des sociétés philanthropiques. Ce sont des grands groupes qui doivent dégager des profits trimestriels colossaux pour satisfaire aux exigences de leur actionnariat et qui, de ce fait, exercent une pression constante à la baisse sur les prix payés aux producteurs à travers le monde.

L'autre mesure que nous prendrons, c'est d'informer les agriculteurs et les Français que nous versons chaque année 23 milliards d'euros par an à l'UE qui nous en restitue 14. Soit 9 milliards de pertes nettes. Ce qui veut donc dire que ce sont les contribuables français, agriculteurs français, qui paient chaque année des sommes considérables pour obtenir en retour des aides, aides que l’État aurait pu verser bien plus rapidement et surtout au nom du peuple Français.

En ce sens, l'UPR prône en matière d'agriculture les points suivants tirés de son programme législatif :

127 - Assurer l’élévation et la sécurité du niveau de vie des agriculteurs. - Mettre en place une taxe à l’importation pour protéger notre agriculture nationale familiale.

128 - Remplacer la PAC par la PNA (politique nationale agricole). - La sortie de l’UE ne modifiera en rien le niveau des subventions versées à nos agriculteurs, puisque ces subventions, bien que qualifiées d’européennes, sont en réalité financées par les contribuables français. - Réorienter la politique agricole vers la qualité des aliments et la préservation de l’environnement. - Définir un nouveau modèle pour l’agriculture française. Améliorer le bien-être animal.

129 - Garantir un revenu digne et stable aux agriculteurs en favorisant un prix juste à la vente des productions. - Réguler les spéculations sur les produits alimentaires à destination de l’homme et des animaux en réglementant les marges de la filière. - Assurer, pour les agriculteurs, un prix minimum de viabilité en dessous duquel la grande distribution ne pourra pas descendre. - Créer un fonds de garantie suffisant en cas de sinistre agricole afin de dédommager les exploitants victimes. - Stabiliser le marché et l’orienter vers les productions locales. - Rapprocher les producteurs des consommateurs en favorisant les circuits courts. - Création d’Agridistrib (outil Internet connectant les producteurs et les plates-formes de distribution locale). L’objectif sera de créer un marché local de façon à économiser sur les coûts de transport et à offrir aux consommateurs une fraîcheur accrue des produits.

130 - Garantir l’autosuffisance alimentaire nationale et participer à la sécurité alimentaire mondiale. - Mise en place d’un nouveau POS (plan d’occupation des sols) et garantie des aides alimentaires aux ONG tels « Les Restos du Cœur ».

131 - Accroître la biodiversité et la qualité de l’agriculture avec les nouvelles techniques, plus respectueuses de l’environnement et protectrices des sols et des terroirs. - Favoriser l’émergence de techniques nouvelles en système agro-sylvo-pastoral telles que la permaculture, l’agroforesterie, etc. Garantir une évaluation scientifique indépendante et fiable de ces techniques.

132 - Protéger les terres arables de la prédation foncière. - Lutter contre l’étalement urbain en rendant à l’État le plein contrôle du POS.

133 - Interdiction des OGM, y compris dans la nourriture animale.

134 - Libérer le commerce de semences anciennes et interdire le brevetage des nouvelles semences. - Entreprendre des négociations avec l’Organisation mondiale de la santé sur les règles de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) liées au Codex Alimentarius, afin de refuser une partie de ces normes dans la production nationale et pour certains produits importés. - Modification des normes des fruits et légumes.

135 - Effectuer une campagne de sensibilisation afin que les consommateurs changent leurs habitudes et acceptent d’acheter des produits mal calibrés, mais préservant leur santé et l’environnement.

136 - Favoriser le recyclage des produits alimentaires non conformes.

137 - Favoriser le développement de la recherche en la dotant de moyens nécessaires.

138 - Aider les jeunes agriculteurs (y compris des urbains) à s’installer.

139 - Assurer la gestion sociale en créant, au sein de Pôle emploi, une structure consacrée à cette filière, notamment en matière d’emplois saisonniers.

140 - Améliorer l’indépendance des formations agricoles vis-à-vis des lobbys industriels du secteur et coordonner les ministères de l’Éducation et de l’Agriculture. - Valoriser les filières professionnelles agricoles (machinisme agricole, etc.). Assurer aux ménages un budget alimentaire ne dépassant pas 15 % de leur budget global.

Pour ce qui est des mesures concrètes que je souhaite mettre en œuvre à titre personnel, c'est de créer localement à travers le réseau Slow Food, un convivium qui aura pour objet de défendre l'agriculture et notamment les petits exploitants, quels qu'ils soient mais aussi et bien évidemment la paysannerie dans son ensemble, les AMAP et tout autre organisme qui militent pour la mise en place de circuits courts, les AOC et AOP, le bio, les coopératives paysannes, etc. J'habite Besançon et je me suis rendue compte que si l'agriculture est devenue la grande cause régionale de Bourgogne Franche Comté, il n'existe qu'un seul convivium Slow Food à Dijon et non en capitale de la Franche-Comté. Cela fait 8 années que je vis dans cette région et je l'apprécie énormément.

Le convivium fait partie de cet ensemble d'associations locales financées par leurs membres et dont le but est de défendre les petits producteurs, le bio, les Amap, les AOP et AOC et tout ce qui permet de protéger la paysannerie familiale, y compris dans le vin, la production de fromages ou encore de poisson. Les missions consistent à organiser des débats, des conférences, des visites d'exploitations locales (toujours), à tisser des partenariats avec des commerçants locaux qui vendent notamment des produits issus de la ferme ou fabriqués maison, à monter des ateliers cuisine ou de dégustation de produits locaux peu connus du grand public ou autres, des excursions diverses, des visites d'exploitation, etc.

Le Slow Food est aussi un lobby qui tente coûte que coûte de faire changer certaines choses auprès de la Commission Européenne et l'UPR a, à mon sens, un véritable rôle à jouer dans la défense des agriculteurs à travers ce réseau. Dans tous les cas, cet avis n'engage que ma personne à proprement parler. Je veux toutefois bien admettre que la mise en place d'un convivium n'est qu'une étape parmi d'autres et qu'elle reste insuffisante pour changer radicalement les choses. Cela dit, je pense et suis même convaincue qu'il est indispensable pour ne pas dire VITAL d'informer au maximum nos concitoyens sur la réalité de la situation. Il est d'ailleurs intolérable que personne ne s'offusque de la mort de milliers d'agriculteurs, pour ne pas dire plus, que ce soit de maladies liées aux pesticides ou de suicides parce qu'ils ne parviennent plus à vivre de leur activité.

Sur des sujets comme la chasse, je vous avouerai avec la plus grande franchise (peut-être sera-t-elle perçu comme un aveu de faiblesse, je ne sais pas mais comme je préfère rester honnête et non vous promettre des choses que je ne serai pas en mesure de concrétiser réellement ou d'appliquer, je vous dis la vérité) que je n'y connais que trop peu de choses, n'étant pas agricultrice moi-même.

Je vous fais également savoir que je suis en contact avec des personnes qui défendent l'autonomie alimentaire en zone urbaine puisque l'UPR milite également pour cela.

Sur le thème de l'agriculture et ses différentes problématiques, je vous invite à consulter notre site : https://www.upr.fr/?s=agriculture »

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