Communiqué de presse

La Coordination Rurale de Bourgogne-Franche-Comté se joint à la Confédération Paysanne de Bourgogne-Franche-Comté et signe l’Appel Collectif du 10 février 2017 de Bretenière pour la mise en place d’un plan de soutien des éleveurs face à la prédation. Ainsi, à travers cet appel, une vingtaine d'organisations agricoles et environnementales de la région s’associent pour demander aux pouvoirs publics d’anticiper dès maintenant le retour du Loup.

Nous réclamons un soutien à la mise en place de mesures de protection dans les élevages, notamment pour l’acquisition et l’entretien de chiens de protection chez les paysans volontaires.

La région Bourgogne-Franche-Comté est concernée par la présence de deux grands prédateurs pouvant porter atteinte aux troupeaux herbagers : le Lynx et le Loup.

Réapparu dans les années 1970, le Lynx compte aujourd’hui une centaine d'individus sur le massif jurassien. Du fait de sa nature, la cohabitation avec cette espèce semble possible, bien que des dégâts se fassent ressentir dans certains élevages non protégés.

Le Loup connaît une expansion démographique et territoriale depuis son retour officiel en France dans le massif du Mercantour au début des années 1990. Cette espèce, protégée par la Convention de Berne, revient progressivement dans notre région via plusieurs fronts de colonisation (Alpes, Centre, Vosges, Suisse et Allemagne). Une quarantaine d’attaques sur troupeaux y ont été recensées ces dernières années, dont certaines très récemment dans la Nièvre. La cohabitation avec le Loup est nettement plus compliquée qu’avec le Lynx, les dispositifs de protection montrant leurs limites dans d’autres territoires très concernés comme sur le massif alpin.

Parmi les mesures de protection, la présence de chiens adaptés à la défense des troupeaux est considérée comme un élément primordial. Ceux-ci, sans constituer une solution infaillible et unique, permettent d’atténuer considérablement l’impact des attaques des grands prédateurs. Or, le recours à un chien de protection pour un éleveur implique des contraintes : coût d’acquisition et d’entretien, éducation et gestion de l’animal, risque d’accident avec des promeneurs... D’autre part, le chien s’avère rarement efficace avant deux années d’immersion au sein du troupeau.

Le Plan National Loup prévoit aujourd’hui le financement à 80 % d’aides à la protection, mais il s’applique seulement pour certaines communes définies précisément par arrêté préfectoral. En outre, l’Etat débloque des crédits d’urgence en situation de crise liée à des attaques mais ils sont insuffisants et interviennent trop tardivement. Il est donc fondamental d’anticiper.

C’est pourquoi nous demandons dès à présent aux pouvoirs publics :  - d’aider financièrement les éleveurs souhaitant s'équiper en dispositifs de protection et particulièrement pour l’acquisition et l’entretien de chiens de protection ;  - d’appuyer la structuration d'une filière performante et accessible de chiens de protection ;  - de mettre en œuvre un plan de sensibilisation auprès du public sur la présence des chiens de protection. Ces revendications sont reprises par l'Appel Collectif du 10 février 2017 de Bretenière. Cet appel finalise un cycle de deux journées organisées sur le thème de la protection des troupeaux, auxquels la Coordination Rurale de Bourgogne-Franche-Comté a participé et dont un compte-rendu est disponible en cliquant ICI.

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