Rendez-vous chez Sébastien Desaulières – à St Martin de Jussac

 

Installé depuis plus de 3 ans hors cadre familial, j’élève des poules pondeuses bio sur une surface d’environ 7 hectares avec un poulailler divisé en 3 parties permettant d’accueillir 3 000 poules chacune.

Convaincu que les animaux sont plus sociables et moins méchants que certains humains, je me suis investi dans cette production car elle me permettait d’acquérir une autonomie et est adaptée à mes problèmes de santé.

J’ai choisi de conduire mon élevage en agriculture biologique , c'est mon choix et je respecte mes collègues qui produisent autrement car nous sommes tous des paysans, bios, conventionnels,...

Ma production est commercialisée essentiellement avec le groupe « Pampr’oeuf » et une petite partie en vente directe.

Cependant, en janvier 2021 les matières premières qui composent l’alimentation des poules pondeuses ont augmenté de 22,3% par rapport à janvier 2020, entraînant de fait une hausse de 14,5% du coût de production des œufs en élevage. Malgré cela nos distributeurs refusent toutes hausses et exigent même une baisse générale de leurs prix d’achat de 4% à leur fournisseurs.

Depuis début février, les baisses successives d’achat des 100 œufs représentent pour moi une baisse de 30 % de ma marge. Ce n’est pas acceptable !

En élevage l’augmentation actuelle du coût de production induit par la hausse de l’alimentation est de 1 centime/œuf : cela suffirait à préserver l’équilibre de la filière.

Le groupe Mâtines filiale du groupe Avril, est prêt à tout pour prendre le marché, mais toujours au détriment des éleveurs.

Cette pression est insupportable au mépris de la loi Egalim visant à mieux répartir la valeur au sein des filières jusqu’au producteur initial.

La filière œufs n’est peut-être pas une production majoritaire sur le territoire haut-viennois, mais les baisses de prix que les grands groupes souhaitent nous imposer actuellement ressemble à s’y méprendre à une stratégie orchestrée et bien rodée pour nous diriger vers des crises telles que celles qui ont touché la filière ovine et qui touchent actuellement la filière bovine.

Les consommateurs sont-ils prêts à consommer des œufs étrangers comme ceux commercialisés par les marques telles que Ker Cadélac et bien d’autres ?

Cette augmentation de prix a déjà été acceptée par d’autres enseignes qui par ailleurs, ont choisi de ne pas appliquer de hausse de prix sur les œufs pour ne pas assommer un peu plus les consommateurs. Cela prouve bien que l’effort est possible.

Ces grandes enseignes (Carrefour, Auchan, Casino, Aldi) se servent de nous à travers leurs campagnes publicitaires mais en réalité se sont tous des voleurs. Notre devoir de producteurs est d’informer les consommateurs sur les œufs qu’ils achètent.

En France nous savons faire de la qualité. A nous tous de savoir la préserver !

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