En visite dans le Gers ce matin, vendredi 10 janvier, Didier Guillaume a rencontré les syndicats agricoles du département. Une fois n'est pas coutume, la table ronde, initialement prévue à 11h à la Préfecture, a débuté avec une bonne demi-heure de retard. Tous les syndicats ont été appelés à s'exprimer. La Coordination Rurale du Gers a mis l'accent sur deux sujets : les zones de non traitement (ZNT) et les retraites.

ZNT : effet d'annonce ou avancée concrète ?

Le ministre a annoncé que désormais les distances seraient calculées à partir du bâti et non pas de la limite de la propriété. Ainsi, pour une maison qui aurait une bande de 20 mètres jusqu'à la limite de son terrain, il n'y aurait plus de ZNT. Quid du calcul lorsque la maison sera à 7 mètres ? Cette décision aurait été prise par le Conseil d'État, avec l'aval de l'Anses. La CR32 va rester très vigilante quant à l'application de cette mesure qui, à ce jour, n'apparaît dans aucun texte.

Retraites : ceux qui sont nés avant 1973 sont les grands perdants

Le ministre a affirmé que rien ne bougerait sur la réforme des retraites et qu'elle serait menée à bout. Les 1 000 € sont actés pour ceux qui sont nés à partir de 1973 et seulement en contrepartie d'une cotisation à taux plein, à savoir un revenu égal au Smic. Pour ceux qui sont nés avant 1973, le Gouvernement « réfléchit ». Sans plus de précisions.

La CR n’acceptera pas un tel affront sans rien faire. Cette proposition, déjà mise en application pour les salariés depuis 2009, devait s’appliquer en 2018 pour les agriculteurs. Elle a finalement été votée pour application au 1er janvier 2020. Attendre la mise en application de la réforme des retraites pour réaliser la promesse du président de la République serait une violation de la loi et un affront supplémentaire pour les agriculteurs.

Le ministre a également évoqué (très) rapidement les sujets de l'irrigation et des ZDS.

Pour l'irrigation, la volonté est de faciliter les démarches, notamment d'un point de vue strictement administratif. L'objectif serait d'offrir une étude plus rapide, avec moins de contraintes et surtout moins de papiers. La CR ne peut que saluer ce pas vers ses revendications en la matière mais attend des exemples concrets sur le terrain.

Concernant les zones défavorisées simples, Didier Guillaume a simplement botté en touche. Il insinue qu'il n'était pas à l'origine de cette réforme et, dans tous les cas, qu'il n'y avait plus rien à faire : les zones exclues le resteront. Pour ces communes, a été évoqué un projet de la région Occitanie qui envisage une "aide au maintien du paysage". Une aberration lorsque l'on empêche des dizaines d'éleveurs de faire leur métier...

Ce déplacement sonnait potentiellement comme l'un des derniers de l'ère Guillaume. Dès demain, samedi 11 janvier, il sera à Biarritz pour annoncer officiellement sa candidature aux municipales.

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